Né en 1958 à Sarrebruck (Allemagne), vit et travaille à Munich (Allemagne) et à Pékin (Chine)
C’est au début des années 1980 que l’œuvre photographique de Roland Fischer prend son essor, à une époque où la scène artistique en Allemagne se renouvelle considérablement, notamment par une redéfinition de la photographie. Celle-ci est désormais davantage tournée vers une neutralité documentaire, à la suite de l’impulsion donnée par Bernd et Hilla Becher, les fondateurs de « l’école photographique de Düsseldorf », dès les années 1970.
Roland Fischer a été l’un des premiers à réaliser des portraits plus grands que nature et à les exposer, par exemple à l’Institut Goethe à New York où il avait déjà été présent en 1981 avec une série de portraits d’un format de 190 x 130 cm dans un contexte conceptuel.
Le travail de Roland Fischer a fait l’objet de près d’une quarantaine d’expositions personnelles dans des musées et institutions du monde entier, tels que le Musée d’art Moderne de la Ville de Paris, la Pinakothek der Moderne à Munich, le Musée de la Sarre (Saarland Museum Saarbrücken), le Centre galicien d'art contemporain (CGAC) de Saint-Jacques-de-Compostelle… Ses œuvres sont dans de très nombreuses collections publiques et privées.
Récemment, Roland Fischer a participé à d’importantes expositions collectives telles que Ruta Abierta [Route ouverte] au Centre d’Art Contemporain de Málaga (2021), Lo que no se ve [Ce qu’on ne voit pas] à la Fundación Valentín De Madariaga à Séville (2022), Face-à-Face au Mudam Luxembourg (2022-23).
Si Roland Fischer s'intéresse aussi à l'architecture dans les années 1990, son travail a longtemps porté exclusivement sur le portrait, sous la forme de séries représentant des groupes particuliers. L’une des préoccupations majeures de l'artiste est de mettre en lumière la singularité de chacun au sein du groupe et ses portraits s'attachent, assez classiquement, à rendre compte de la dimension intérieure de chaque sujet photographié.
Parmi les séries remarquables, on citera Portraits de moines et de moniales (1984-1986), puis dix ans plus tard les Chinese Collective Portraits (1997-2002). De Chine, l'artiste rapporte des séries sur les groupes sociaux les plus ordinaires.
Frappé par l’immensité des foules et par l’uniformité sociale apparente, Fisher réalise des portraits au premier regard standardisés. Mais qu’il s’agisse d’étudiants, de soldats, de sidérurgistes ou de fermiers, l’artiste réaffirme dans ces portraits que, considéré séparément, et malgré l’uniforme que l’État employeur impose encore, chaque sujet photographié est distinct du reste du groupe.
Roland Fischer décontextualise ses sujets et s’intéresse à la structure de thèmes universels (ainsi des séries plus récentes : Façades, Nouvelles architectures, 2014). Abstraits du monde, les motifs photographiés sont traités dans leur surface et dans leur rapport de l’image individuelle à l’ensemble.