Née en 1969 à Albertville (France)
Vit et travaille à Lausanne (Suisse)
Après des études aux Beaux-Arts d’Annecy et de Nantes (1992), Delphine Coindet passe par l’École des Hautes Études en Arts Plastiques à Paris en 1993.
Elle a été lauréate de la prestigieuse résidence de la Villa Médicis à Rome (2011-2012). Delphine Coindet a exposé son travail dans de nombreuses institutions comme la Synagogue de Delme, le centre d’art Forde à Genève, le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris ou encore le Crédac à Ivry-sur-Seine. En 2017, elle participe à l’exposition du Frac des Pays de la Loire, Un choix de sculpture. En 2018 elle présente l’exposition personnelle Ventile au Centre d’art Le Portique au Havre. Elle a aussi réalisé différentes œuvres dans l’espace public, comme, récemment, Passages à Nyon (Suisse) et Paysage devant au Parc des Oblates à Nantes (2019).
Delphine Coindet élabore une pratique de la sculpture prenant comme point de départ l’outil informatique. En effet, à l’aide d’un logiciel 3D et du dessin numérique, son travail s’élabore premièrement et essentiellement sur ordinateur, l’artiste faisant ensuite réaliser ses projets par des fabricants extérieurs. Pendant un temps, cette délégation à différents corps de métiers a permis à Delphine Coindet de s’affranchir des contraintes de l’atelier autant que de celles de la fabrication. Ses sculptures fonctionnent comme des modélisations tridimensionnelles de formes diverses, abstraites (cône, cylindre, etc.) ou figuratives, naturelles ou artificielles, présentes dans notre environnement quotidien (caillou, fleur, montagne, pelotes, etc.) mais aussi issues de la publicité, des jeux vidéos ou de l’histoire de l’art. Proche du design industriel, ses sculptures ne sont pas tant des objets que des signes, des représentations schématisées et génériques. Chez Coindet, la sculpture d’un Marteau (1994) n’est pas sa représentation mais la représentation de son concept, de l’idée d’un marteau. Si cette « poétique sémiologique1 » joue indubitablement sur un effet d’identification immédiat, ses sculptures n’en perturbent pas moins notre perception par l’utilisation de matériaux contredisant l’image habituelle que nous nous faisons de l’objet. Ainsi, ce même Marteau est composé de bois ; ses Fleurs (1994) d’une mousse parfaitement synthétique ; ses Pelotes (1999) ont la dureté de la résine ; et son Rocher (2000) n’est finalement constitué que de plâtre. Les Maisons (1997) sont des modules synthétisant divers archétypes architecturaux allant du Moyen Âge à la fin du 20e siècle.
C’est bien dans un régime de séduction pop davantage que minimaliste que s’inscrit le travail de Delphine Coindet. Ses installations composées de divers éléments sculpturaux jouent elles aussi sur des contrastes francs, entre propriétés réfléchissantes des surfaces laquées et mollesse du feutre et du textile, comme avec La Belle hypothèse (2004) et Harpe (2005).
1 Michel Gauthier, « L'irréel du présent », Delphine Coindet, les presses du réel, Dijon, 2006 (coll. La Salle de bains).