Née en 1983 à Arras (FRANCE)
Vit et travaille à Paris (FRANCE)
Diplômée des Beaux-Arts de Paris en 2007 et passée ensuite par le Studio National des Arts Contemporains du Fresnoy, Bertille Bak est une jeune artiste française dont le travail explore la notion d’identité communautaire, principalement par le biais de la vidéo mais aussi au moyen de sculptures, d’objets trouvés, de dessins ainsi que d’archives. S’inspirant des communautés qu’elle côtoie, Bertille Bak s’attache à en consigner la mémoire par la collecte et l’archivage de témoignages, rites et objets qui les font vivre.
Lauréate de plusieurs prix d’art contemporain – dont les Prix Gilles Dusein/Neuflize en 2007, et le Prix Mario Merz en 2019 – Bertille Bak a exposé son travail dans de nombreuses institutions comme la Fondation Ricard, la Maison Rouge, le centre d’art des Deux Églises à Chelles, le Frac Normandie Caen, le Frac Paca ainsi que le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. En 2016, elle expose à Genève lors de la Biennale de l'Image en Mouvement au Centre d'Art Contemporain de Genève, et présente ensuite en 2017 l'exposition personnelle Bien arrivés. Temps splendide à la Galerie Xippas à Paris. De septembre 2019 à juin 2020, elle est invitée par la Collection Pinault pour une résidence à Lens.
Originaire d’Arras, dans le Nord de la France, elle consacre ses premières œuvres à la culture ouvrière des habitants des corons de Barlin. T’as de beaux yeux tu sais… (2007) et Faire le mur (2008) suivent ainsi les habitants de cette cité minière du Pas-de-Calais, que ce soit pour en filmer le folklore traditionnel et les rêves d’émancipation de ses habitants ou pour en accompagner la révolte.
Si ses œuvres sont nourries d'une observation minutieuse et patiente, elles débordent souvent le cadre rigoureux du pur enregistrement du réel par des digressions humoristiques, à la lisière du burlesque et de l’absurde. Ces écarts, faisant glisser ses films courts d’une approche ethnographique à une construction fictionnelle, témoignent autant d’un renouvellement des codes du documentaire que d’un regard humaniste porté sur des contextes sociaux fragilisés, au bord de la disparition.
Intéressée par les conditions du vivre-ensemble et les moyens d’organisation d’une lutte collective, Bertille Bak part en Thaïlande suivre les habitants d’un quartier de Bangkok menacés d’expulsion. Le film qui en résulte, Safeguard Emergency Light System (2010), montre la manifestation de ces anonymes, qui, de la fenêtre de leurs appartements, exécutent un chant révolutionnaire transcrit en signaux codés et émis par la lumière d’une lampe de poche, et ce jusqu’à l’effondrement du bâtiment.
À la faveur d’une résidence à New York en 2010, elle conçoit le vaste projet Urban Chronicle (2010-2011), mêlant cartes, dessins et vidéos et où l’artiste observe la survivance de la culture polonaise à New York par sa population émigrée. Avec Transports à dos d’hommes en 2012, son travail s’est porté vers les communautés tsiganes qui vivent aux portes de Paris, dévoilant leurs fragiles conditions d’existence.