Née en 1974 à Karlsruhe (Allemagne)
Vit et travaille à Paris
Ulla von Brandenburg est une artiste allemande installée à Paris depuis 2005. Après une exposition remarquée à l’entrée de la Sucrière lors de la 11e Biennale de Lyon, elle investit l’Agora, espace central du nouveau Palais de Tokyo en 2012 et expose au Mamco à Genève et à la 19e Biennale de Sydney en 2014. Elle remporte également le Finkenwerder Art Prize en 2013. En 2018, elle expose à la Whitechapel Gallery, Londres, avec Sweet Feast ; en 2019 au Musée Régional d'Art Contemporain Occitanie, Sérignan, avec L’Hier de demain. Le Palais de Tokyo lui consacre en 2020 l'exposition Le milieu est bleu.
Ulla von Brandenburg développe un travail s’appuyant sur la diversité des médiums (installations, films, aquarelles, peintures murales, découpages…) dont la mise en scène s’élabore en fonction des espaces d’exposition. Maîtrisant parfaitement les codes de la scénographie, l’artiste sait toujours adapter ses œuvres selon les contextes. Basées sur l’exploration du théâtre comme une construction, les œuvres d’Ulla von Brandenburg interrogent les rapports entre illusion et réalité, public et acteurs.
L’artiste explore la capacité suggestive du théâtre et cherche à autonomiser la forme théâtrale du langage. « Le théâtre a une grande importance pour moi, par exemple dans mes performances ou mes tableaux vivants, ou même dans mes peintures murales. Je m’intéresse beaucoup à la mimesis, j’aime rejouer des sentiments et des situations existants. Cela permet d’évoquer des sentiments réels, c’est une certaine forme de thérapie. Mes performances par exemple parlent d’une émotion précise à un instant précis ». Ainsi dans ses installations, le visiteur est souvent amené à franchir des seuils matérialisés par des pans de rideaux, à traverser des espaces mentaux aménagés par l’artiste. Comme dans « l’ouverture » d’un opéra, ces passages marquent l’entrée dans l’imaginaire. Quand elle conçoit une exposition, Ulla von Brandenburg envisage les espaces comme autant de « chapitres » et utilise un large éventail de médias qu’elle croise, hybride, et renvoie les uns aux autres pour développer une forme de langage « en boucle ». Jouant avec les textures et les motifs, s’inspirant du romantisme allemand, réactivant la tradition des tableaux vivants, l’artiste analyse le monde actuel par le biais de références à l’Europe « fin de siècle » tout en s’inscrivant dans une totale contemporanéité.
« Je m’intéresse effectivement aux images du 19e siècle, cette période avant le modernisme, la technologie ou la révolution industrielle. Cela me permet de créer une distance, tout comme le fait que j’aime raconter des histoires théâtralisées, avec des situations psychologiques claires. Les images de cette époque sont très pures et directes, elles permettent une plus grande ouverture. J’essaie de créer des images qui soient comme des signes, des symboles – représentant l’émotion. » (Entretien avec Daria Joubert, EDIT n° 5, « L’ennui ». http://www.edit-revue.com/?Article=141)