Né en 1943 à Paris (France) – décédé en 2013 à Paris
Christian Fossier est un dessinateur, peintre et graveur français dont l’œuvre abondante a été exposée dans de nombreuses galeries et institutions françaises (Galerie Maeght, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, Centre Georges Pompidou) ainsi que lors de manifestations internationales (Biennales de Tokyo et de Venise). En parallèle à sa propre pratique artistique, il a occupé les fonctions de professeur à l’École Supérieure d’Art de Metz de 1977 à 1981, puis est devenu professeur et chef de l’atelier gravure à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris de 1987 à 1993.
Le travail de Christian Fossier se caractérise par un usage virtuose de la technique de la gravure dont il a considérablement approfondi les possibilités esthétiques. Son utilisation savante et puissante du noir, dont la densité et la pluralité fascinent, démontre une maîtrise considérable de son médium tout autant qu’elle sert une œuvre sombre, toujours proche d’une idée du désastre.
À la fin des années 1960 et pendant les années 1970, sa production de gravures est caractérisée par une abstraction ronde aux formes sensuelles, presque érotisées. Bien que certains titres de ses œuvres renvoient à des figures connues (Orson Welles, 1968), des évènements concrets (Mariage, 1971) ou des objets réels (Cagoule, 1977), peu d’éléments dans l’image sont clairement identifiables. Ses pastels de la même époque matérialisent quant à eux un état mental et physique, la peur, dont il tente de dessiner les contours au travers de formes noueuses et viscérales (Interprétation indiscrète d’un trouble et Malaise par exemple en 1977).
Les neuf planches de la série Terrain à la fin des années 1980 manifestent un intérêt nouveau pour le paysage. Si la première image figure une route boueuse, silencieuse et calme, les suivantes en imaginent une forme d’altération organique laissant même apparaître une béance dans la dernière. À l’image de la série de six planches intitulée FON de la même période où il invente des objets mystérieux, purement mentaux, l’art de Christian Fossier semble constamment résister à l’analyse et conserve en cela une part irréductible d’énigme et de ténèbres.