Né en 1980 à Saint-Étienne (France)
Vit et travaille à Saint-Étienne (France) et Genève (Suisse)
Diplômé de l’École Supérieure d’Art et de Design de Saint-Étienne en 2011, et de la Haute École d’Art et Design de Genève en 2012, Nicolas Momein est aussi fortement marqué par son expérience en tant qu’artisan tapissier. Sa première exposition personnelle Aire de famille en 2012 à la Galerie White Projects à Paris présente un ensemble de sculptures hétéroclites où il utilise des gestes tels que l’assemblage, l’empilement ou encore l’emboîtement ; Momein interroge ici la fonction de l’artiste en tant que producteur. L’exposition Débord en 2014 à la Zoo galerie à Nantes rend compte de l’attirance de l’artiste pour le monde animal et rural et plus particulièrement avec l’œuvre Incomplete Close Cube Aliboron l’a digéré. En effet, l’ensemble est composé de neufs blocs de sel sculptés par soustraction de la matière grâce à la langue du bovin, la matière est ingérée, il n’y a alors plus de production de chute comme on peut le retrouver habituellement dans la sculpture classique. En 2017, Nicolas Momein présente l’exposition Topknots à la Villa du Parc d’Annemasse, exposition personnelle qui lui permet de développer son projet Bouilleur de savon, avec une unité de production artisanale de savon fonctionnant in situ.
En 2019, il participe à la 15e Biennale d’art contemporain de Lyon et présente aux usines Fagor la pièce Bouilleur de savon. Autour de l’évolution de cette œuvre et d’une nouvelle série de peintures, l’exposition poas, Nicolas Momein est présentée au Centre d’art contemporain/Passages de Troyes en 2022.
Il puise son inspiration dans les pratiques de l’artisanat et de l’agriculture pour créer des formes qui oscillent entre la dimension fonctionnelle et la dimension sculpturale jusqu’à atteindre l’absence d’usage. Les matériaux qu’il utilise (crin, laine, bulgomme…) mettent en avant des gestes et techniques peu considérés et permettent une nouvelle approche, plus poétique et dénuée de fonction, créant ainsi des sortes d’objets de design déchus ; mélange entre familiarité et trivialité. «À l’heure où tout est devenu design, Momein en « fakirise » la fonction comme fondement magique à une stature d’œuvre ! 1». Dans le cadre de Galeries Nomades en 2014 organisées par l’Institut d’art contemporain, Villeurbanne/ Rhône-Alpes, Nicolas Momein expose un corpus d’œuvres reflétant ces trois dernières années de travail au Château-Musée de Tournon : Walk Like an Egyptian. On y retrouve ses matières fétiches issues du monde agricole et le savoir-faire propre à l’artisanat. L’artiste fait appel aux différentes sensations liées aux matériaux : le mou, le doux, le rugueux, etc., afin de sensibiliser le public par la perception et le « toucher rétinien ».
1 Extrait du texte La forme quoi de Vincent Labaume, commissaire de l’exposition La tradition du dégoût, Galerie Christophe Gaillard, Paris, 2012.