Né en 1974 à Béziers (France)
Vit et travaille à Montpellier et Paris
Né en 1974, Cédrick Eymenier est un photographe et vidéaste français également musicien et commissaire d’exposition. Sa pratique protéiforme s’intéresse aux espaces urbains et périurbains, à leur uniformisation, aux zones transitoires ainsi qu’aux manifestations sensibles de l’urbanité.
Après l’obtention d’un DEUG Arts du Spectacle et Cinéma à l’Université Paul Valéry de Montpellier, Cédrick Eymenier suit une formation à l'École Supérieure des Beaux-Arts de Nîmes dont il sort diplômé en 2001.
Ses œuvres ont été notamment exposées au Centre Pompidou, au Moderna Museet de Stockholm, à la Cité de l’Architecture à Paris, au Lieu Commun à Nantes ou encore au Centre Photographique de Marseille.
Fondateur du label Coriolis Sounds en 2009, Cédrick Eymenier poursuit également l’organisation de festivals dédiés aux musiques électroniques, l’animation d’émissions de radio et la réalisation de projets collaboratifs avec des musiciens, des plasticiens et des cinéastes.
Les premiers travaux de Cédrick Eymenier sont des photographies prises dans des villes que l’artiste a traversées au gré de ses voyages. De Rotterdam en 1999 à Paris en 2013 en passant par Tokyo (2005) ou Phoenix (2011), son regard se focalise sur des situations urbaines en apparence banales, sans qualité si ce n’est une attention particulière à la lumière naturelle, à la façon dont elle se reflète sur les carrosseries de voitures, dont elle irradie la façade d’un immeuble, dont elle s’imprime sur le mobilier urbain. L’idée de promenade urbaine ainsi qu’un sens aigu du cadre et de l’espace se manifestent également dans la série de vidéos intitulée Platform, dont les treize épisodes ont été réalisés entre 2006 et 2013. Elles sont en quelque sorte la mise en mouvement du travail photographique précédemment cité et le fruit d’une fascination pour les zones de transit, de circulations, de passage. Accompagnés d’une bande-son composée par un musicien à chaque fois différent, ses films offrent un point de vue singulier sur de grandes métropoles (Londres, Paris, Francfort, Miami notamment) qui vaut comme une sorte de précis topographique des « non-lieux » que nous traversons chaque jour sans y prêter attention. Loin de chercher à décrire les particularités de ces villes, Eymenier en saisit avant tout les motifs communs, les signes extérieurs d’une uniformisation de l’environnement urbain contemporain.
Enfin, et ce de manière sporadique, Cédrick Eymenier poursuit depuis 1999 une série de collages intitulée Attractions reposant sur la mise en correspondance de deux ou plusieurs images trouvées. Située entre le travail de « rephotographie » de Richard Prince et celui de Claude Closky consacré à la société de consommation, cette série repose sur des jeux de rimes visuelles, de rebonds et d’analogies, qu’ils soient formels, chromatiques ou thématiques. Par exemple, dans le collage #168 (2015), c’est l’occurrence d’un bleu roi dans trois contextes dissemblables (un ordinateur dans une salle de classe, un casier à l’intérieur d’un vestiaire, un poteau dans la rue) qui raccorde les trois images entre elles. Ainsi fonctionnent les pratiques multiples de Cédrick Eymenier : la mise en relation de personnes, d’images ou de sons afin d’en établir des correspondances génératrices de sens ou d’affects.