Né en 1953 à Lyon (France)
Vit et travaille à Paris
Peintre français, François Jeune est également enseignant-chercheur au sein de l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis et travaille sur la question du pictural, aussi bien dans l'art des origines (Préhistoire, Égypte) que dans le champ de l’art contemporain. Sa pratique de la peinture s’organise autour d’une réflexion critique sur l’acte de peindre tout en développant une approche coloriste de l’abstraction. Son travail a notamment été exposé à Barcelone, Lyon, en Bretagne dans le cadre du programme L’Art dans les Chapelles et à maintes reprises dans la Galerie Éric Devlin à Montréal où l’artiste est représenté. François Jeune est diplômé de l’École des Beaux-Arts de Paris et a suivi plus tard une formation à l’Université Paris I Sorbonne. Il a également été lauréat, en 1983, de la bourse de séjour Villa Médicis hors les murs en Égypte.
En 2020, François Jeune publie « L’entretien de la peinture », un ouvrage qui réunit quinze entretiens et quinze articles sur des artistes peintres majoritairement de la génération post-Supports-Surfaces.
Faiblement documenté jusqu’alors, le travail de l’artiste se révèle à partir de 1991 avec l’importante série Dia, composée de plus de deux cents tableaux. Réalisées pendant plus d’une décennie, ces acryliques sur toile semblent à première vue, et de façon littérale, reprendre à leur compte l’idée formulée par Alberti que la peinture serait une fenêtre sur le monde, leurs surfaces étant constellées d’ouvertures (Dia 100, 1996), une collection de plans carrés et rectangulaires. En réalité, il apparaît que ce sont des tableaux dans le tableau, François Jeune procédant ainsi à une mise en abyme de l’espace pictural - jouant sur « l’illusion de la planéité et de la profondeur, des effets de masse et de légèreté » selon le critique Bernard Lévy. Cette peinture qui parle de peinture exprime également une sensibilité chromatique puissante, alternant pigments intenses (Dia 201, 2001) et doux (Dia 203, 2001).
La série qui suit, celle des « recouvrements », procède de manière différente, l’image ici tapie sous une surface de peinture n’affleure qu’à la faveur de brèches ou fractures dans la matière. François Jeune utilise comme fond des images découpées dans des magazines, livres, affiches ou vieux livres de reproductions de gravures japonaises, de miniatures persanes ou encore d’enluminures médiévales qu’il recouvre partiellement de peintures. Apparaissent alors des formes de « dessins » (Recouvrements, scan blanc « sur MP », 2007) ou tracés organiques jouant d’une ambivalence entre peinture, collage ou dessin.
En fin connaisseur de la Préhistoire, François Jeune ponctue ses tableaux de signes abstraits qui peuvent évoquer des hiéroglyphes, des ossements humains, des canaux, ou encore des crosses d'évêques. Ses œuvres plus récentes (comme Noëlle et Greta, 2014) font quant à elles surgir un nouveau vocabulaire formel, composé de coulures, d’accidents et d’une gestualité fluide.