Né en 1907 à Rouen (France) – Décédé en 1984 à Paris
Remy Duval s’initie à la photographie en autodidacte dès 1924, à l’âge de dix-sept ans. En 1930, il réalise ses premiers tirages photographiques auprès de Laure Albin-Guillot, une artiste majeure de la Nouvelle Photographie et de la Nouvelle Vision. En rupture avec la tradition photographique, ce mouvement correspond à l’apparition de petits appareils maniables donnant aux photographes la liberté nouvelle de saisir l’instant sur le vif en adoptant des angles inédits. Les photographies de Remy Duval s’inscrivent dans cet axe moderniste tout en explorant des sujets emprunts de classicisme tels que des nus, des paysages, des portraits et des natures mortes dont le traitement en niveaux de gris est d’influence pictorialiste. En 1936, il publie vingt-six nus, et deux ans plus tard, expose une « série de roses » à la Galerie Montaigne.
Ami d'Emmanuel Sougez, de Brassaï et de Bram Van Velde, Remy Duval s’oriente progressivement vers une pratique plus sociale de la photographie tout en travaillant en tant que critique photographique pour Arts et métiers graphiques et Photo Ciné Macro Graphie. Au cours des années 1940-50, il se rapproche du milieu des typographes parisiens et sympathise notamment avec Rémy Peignot.
Sa fille Claire Clouzot rapporte, dans le documentaire Le tableau retourné1, que la deuxième épouse de Remy Duval déchire en 1952 l’ensemble de ses photos et qu’il se met alors à la peinture. Il réalise des grands formats dans son atelier, 28 place des Vosges à Paris, en les adaptant à la hauteur de plafond de ce lieu. Le gigantisme de ces peintures freine leur diffusion et le travail de Remy Duval ne trouve une vraie reconnaissance qu’à titre posthume. Depuis une vingtaine d’années, il est exposé lors de rétrospectives muséales sur la Nouvelle Photographie telles qu’au MAM à Paris (2014-2015) ou encore au Centre George Pompidou Paris (2012-13).
L’Institut d’art contemporain expose son œuvre en 2005 au Musée d’Art Moderne de Saint-Étienne lors de l’exposition La photographie à l’épreuve.
1 Production Inser&Cut, réalisation Roland-Jean Charna, 2015 :
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