Né en 1973 à Salt Lake City (Utah, États-Unis)
Vit et travaille à Paris (France)
Éric Baudelaire est un artiste et cinéaste français dont le travail autour de l’image questionne le réel et l’histoire contemporaine ainsi que les divers systèmes de représentations structurant nos sociétés. Ses œuvres ont été notamment exposées au Hammer Museum à Los Angeles, au Witte de With à Rotterdam, au Centre Pompidou à Paris ainsi qu’au Whitney Museum à New York. Ses films ont quant à eux été sélectionnés dans divers et prestigieux festivals de cinéma comme ceux de Locarno, Toronto ou encore le FID à Marseille.
Éric Baudelaire est le lauréat du Prix Marcel Duchamp 2019.
Du 9 novembre 2019 au 2 février 2020, il est invité par le CRAC Occitanie à Sète à investir la totalité de ses espaces avec le projet Faire avec.
Ayant grandi entre la France et les États-Unis, Éric Baudelaire étudie les sciences politiques et la sociologie à l’Université Brown située à Providence dans l’État du Rhode Island. Peu après, il commence une carrière de chercheur à la Harvard Kennedy School of Government de Cambridge au Massachusetts. La transition vers les arts visuels se fait lors d’un voyage en 2000 avec l’écrivain Dov Lynch. La découverte de l’Abkhazie, entité ayant déclaré son indépendance de la Géorgie en 1992, lui inspire une première série photographique, États Imaginés, qui paraît en 2005 sous la forme d’un livre. Mais c’est en 2006, lors du festival Visa pour l’image à Perpignan dédié au photojournalisme, que l’artiste fait une irruption spectaculaire dans le champ de l’art. La photographie qu’il y présente – un monumental diptyque intitulé The Dreadful Details – crée le scandale en raison de son caractère fictionnel et théâtralisant. Représentation imaginaire d'une scène d’attentat en Irak mise en scène dans un studio hollywoodien où sont tournés les films et séries télévisuelles de guerre, le cliché s’inspire également, non sans intelligence et ambiguïté, du genre de la fresque picturale tout en convoquant un imaginaire puissant de la représentation de la guerre. Lors d’une résidence à la Villa Kujoyama à Kyoto en 2008, Éric Baudelaire réalise deux films, [sic] (2009) et The Makes (2010) qui fantasment, à l’aide d’un critique de cinéma, une période japonaise de la carrière du cinéaste Michelangelo Antonioni n’ayant jamais existé.
Si à partir de 2010 Éric Baudelaire se consacre davantage à la réalisation de long-métrages, il n’en délaisse pas pour autant le champ de l’art contemporain. Après un film sur l’Armée rouge japonaise intitulé L’anabase de May et Fusako Shigenobu, Masao Adachi, et 27 années sans image (2011), l’artiste revient sur le sort de l’Abkhazie avec The Secession Sessions (2014-2017). Conçu sous la forme d’une exposition, ce projet comprend le film Letters to Max (2014), une performance de Maxim Gvinjia (The Abkhaz Anembassy) prenant la forme d’une instance de négociation diplomatique et enfin une série de conférences et de discussions autour des questions de sécessionnisme, de nationalisme et des états non reconnus. L’un de ses derniers projets est le film Also Known As Jihadi (2017) où il suit le parcours et le cheminement d’Aziz, un terroriste, à travers les lieux qu’il a traversés.