Né en 1974 à Châteaubriant (France)
Vit et travaille à Paris (France)
Dominique Blais est un artiste français dont le travail explore les seuils de la perception visuelle et auditive. Ses œuvres – des objets et installations souvent contextuels – questionnent notre rapport au temps, au lieu et à la mémoire. Son travail a été notamment exposé au MAC/VAL à Vitry-sur-Seine, au FRAC Franche-Comté à Besançon, à la Fondation d’entreprise Ricard à Paris ainsi que lors de la Biennale de Lyon en 2017. Dominique Blais a effectué ses études à l’école supérieure des beaux-arts de Nantes Métropole dont il est ressorti diplômé en 1998. Il poursuit deux années plus tard ses recherches sur les rapports entre arts et médias au sein du Conservatoire national des arts et métiers à Paris. Enfin, il participe au Collège invisible, le post-diplôme de l’École supérieure d’art & de design Marseille-Méditerranée/ l’École des beaux-arts de Marseille initié par l’artiste et enseignant Paul Devautour.
En 2008, lors d’une exposition à La Galerie de Noisy-le-Sec, l’artiste expose Sans titre (Lustre), œuvre reposant sur une série d’enregistrements effectués dans le bâtiment du centre d’art. Bruits d’écoulement d’eau, grincements, craquements du sol et toutes sortes de manifestations sonores jusqu’alors négligées sont ainsi rendues perceptibles. Cette « symphonie domestique » restituant l’esprit sonore d’un lieu autrefois habité par des particuliers œuvre également à en perpétuer la présence fantomatique. Avec Transmission (2009), Dominique Blais poursuit son évocation de flux invisibles avec une imposante installation mettant en scène deux baies de sonorisation reliées par un amas chaotique de câbles. Aucun son ne parvient au visiteur mais les variations discrètes des diodes lumineuses suggèrent qu’une musique imaginaire s’y joue cependant. Plus tard, en 2014, l’artiste produit Sans titre (Les Cives) en collaboration avec le Cirva Marseille. Ensemble de cymbales en verre soufflé flottant lentement au-dessus du sol, l’installation joue du décalage produit par l’apparence de l’objet et le son qu’il est censé produire. Enfin, l’œuvre Sans titre (Melancholia) [Philips 523, robe bleue] de 2016 appartient quant à elle à une série où l’artiste suspend au plafond de vieux tourne-disques ou haut-parleurs disséqués. Malgré l’apparente destruction de l’objet, ce dernier fonctionne toujours et émet de discrets mais réels craquements sonores. Qu’elle soit minimaliste, abstraite ou conceptuelle, l’œuvre de Dominique Blais, comme le note la critique Anne-Lou Vicente, « utilise à dessein les instruments basiques de la “société du spectacle” avec l’intention de mieux les déposséder de leur capacité à asphyxier les sens et la perception.1 »
1 Extrait de « Dominique Blais : un peu de neige salie », dans 20/27, n° 4, Paris, M19, 2010, p. 269.