né en 1978 en France
Vit et travaille à paris
Né en 1978, Loïc Blairon est un artiste dont la pratique sculpturale semble à première vue s’épanouir dans un langage post-minimal échafaudé à partir de matériaux souvent pauvres et usuels. Plus retors, son travail est à la fois conceptuel et traversé par des affects, aussi instinctif et brut que profondément ouvragé. Ses œuvres ont notamment été exposées à la Villa Arson à Nice, au CAC Brétigny, à Pi2 à Montréal ainsi qu’à la Tôlerie à Clermont-Ferrand.
Autodidacte et venu à l’art tardivement, Loïc Blairon évolue dans un premier temps dans le champ de la musique expérimentale. Une série de conférences performées données entre 2010 et 2012, comme It Doesn't Say What It Says (2010) ou Texte (2012), amorcent un tournant dans sa pratique et, à la même période, l’artiste commence à produire des sculptures minimalistes en bois ou en plâtre (Malgré les mains, 2011). Elles se construisent quant à elles à rebours du langage et restent souvent mutiques et mystérieuses.
Son travail s’articule dès ses débuts autour de formes simples et d’objets banals, quotidiens, que Loïc Blairon s’emploie à augmenter et complexifier. Il en est ainsi de Sans titre (chaise), en 2014, où l’artiste prend un objet trouvé et sans qualité qu’il recouvre de larges blocs blancs. Ce déploiement de couches successives de matière produit un volume final débordant, voire digressant, autour du mobilier référent sans pour autant en rejouer l’aspect initial. Il faut également noter que l’artiste envisage l’exposition comme un témoin du travail et que cette dernière montre un état (temporaire) de la sculpture, comme si la stratification des matériaux faisait partie d’un processus continu.
Autour de 2015, une forme apparaît dans le vocabulaire sculptural de l’artiste pour l’habiter désormais de manière récurrente. La boîte, et ses propriétés dialectiques articulant le contenant et le contenu (Conditions (cube), 2015), le dehors et le dedans (La peau, 2016), occupe de toute évidence une large place dans l’œuvre de Loïc Blairon. Des installations comme Chambre double (2015) ou L’égoïsme (2016) s’entendent dès lors comme des agrandissements de la boîte à l’échelle du corps humain, une manière pour l’artiste de faire rentrer littéralement le spectateur à l’intérieur, comme pour l’habiter et l’éprouver physiquement.
Depuis quelques années, l’artiste réalise un travail filmique en super 8 qui semble en apparence s’édifier en réaction à son travail de sculpteur. Sortant de l’espace confiné de l’atelier pour s’intéresser au monde organique, l’artiste filme notamment dans Ten (film) (2019) une étoile de mer se mouvant dans le creux d’une main.
Plus méconnu, ce travail peut paradoxalement s’envisager comme un prolongement de sa pratique sculpturale, une manière nouvelle d’en déplacer les motifs (à la fin du film, la main finit par se refermer sur l’étoile) tout en l’ouvrant vers l’extérieur et le monde vivant.