Né en 1946 à Saint-Chamond (France)
Vit et travaille à Rennes (France)
Formé de 1964 à 1970 à l’École des Beaux-Arts de Saint-Étienne, Étienne Bossut a commencé à exposer son travail au début des années 1980. Ces dernières années, il a présenté différentes expositions personnelles : Aspirant l’air de la mer, CRAC Languedoc-Roussillon, Sète, 2009 ; Ruines, Musée des Beaux-Arts de Nancy, 2010 ; No Pipe, Faux Mouvement Centre d’art contemporain, Metz, 2010 ; Avec Nicole et autres œuvres, Mamco, Genève, 2012 ; Études, Galerie Art et Essai, Rennes, 2015. Ses œuvres sont entrées dans de nombreuses collections publiques.
Étienne Bossut s’est fait connaître pour son emploi du moulage en polyester teinté dans la masse, technique traditionnelle de fabrication d’objets de la vie courante, pour la réalisation de ses sculptures. Résine, plastique, fibre de verre, permettent à l’artiste d’interroger la production en série et les problématiques liées à l’art et à la sculpture telles que la matérialité, l’immatérialité et le rapport au réel.
Étienne Bossut reproduit donc des objets du quotidien qu’il associe afin de créer de nouvelles figures et développer une réflexion à caractère métaphorique. L’attachement de l’artiste au plastique, son matériau de prédilection, provient de la grande malléabilité de celui-ci, qui lui offre ainsi la possibilité de produire des formes infinies. En ce sens, sa pratique est proche des préoccupations des artistes de la « Nouvelle sculpture anglaise », comme Tony Cragg qui se soucie des matériaux ordinaires et les soumet à des traitements propres à les transformer en objets et œuvres insolites.
Au début de sa carrière, Étienne Bossut se concentre davantage sur les outils industriels ou les objets manufacturés. Les répliques de l’artiste s’inscrivent plus largement dans le mouvement de la société de consommation et le regard à porter sur notre civilisation. Ainsi, en conférant une nouvelle vie à ces formes industrielles (bidon, cabane de chantier, bassine, fauteuil…), il leur offre un nouveau statut, les déplace dans le champ de l’Histoire. L’objet, dégagé de son usage habituel, apparaît alors comme une trace, une représentation synthétique de notre environnement. Le moulage place Étienne Bossut à la frontière entre l’artiste et l’artisan, révèle un savoir-faire technique et lui permet ainsi de se pencher sur les rapports entre geste artistique et geste mécanique.
Au fil des années, l’artiste a forgé un vocabulaire. Dans cet ordre d’idée, il se tourne alors vers la conception d’œuvres constituant un tout singulier, unifiées en particulier par la monochromie, mais composées de plusieurs éléments. Ainsi, il réalise en 1996 Ma cabane, un ensemble de moulages rouge coquelicot appartenant pour la plupart à des séries réalisées précédemment (chaises, carrosseries, mais aussi un canoë).
Étienne Bossut joue avec les codes de l’Histoire de l’art. Il s’attache autant aux grands mouvements de l’art contemporain (Art minimal, Pop art), qu’aux avant-gardes ou à une iconographie plus traditionnelle. L’artiste se plaît à rejouer avec les matériaux et les formes de la modernité l’iconographie classique ou les concepts artistiques historiques. Les œuvres d’Étienne Bossut présentent souvent un aspect ludique et humoristique, voire une impertinence et une dimension absurde – comme certaines œuvres dans l’espace public, avec notamment la sculpture d’un rond-point à Villeurbanne, Autour d’un abri jaune, 1987 – qui peuvent évoquer un certain surréalisme (celui de Magritte) ou encore des œuvres clés de l’histoire de la sculpture comme la Colonne sans fin de Brancusi.