Née en 1928 à Ixelles (Belgique)
décédée en 2019 à paris (france)
Agnès Varda est surtout connue pour son œuvre de cinéaste hors-norme, précurseur de la Nouvelle Vague, maintes fois récompensée. Mais elle est aussi une véritable « touche-à-tout » passionnée par la photographie, la vidéo et les possibilités de l’installation, dans un renouvellement permanent.
Née en Belgique en 1928, elle grandit à Sète dans les années 1940. Elle passe un CAP de photographie, étudie à l’École du Louvre et écoute Gaston Bachelard sur les bancs de la Sorbonne. Sa première passion, la photographie, et des amitiés d’enfance l’amènent à accompagner l’homme de théâtre Jean Vilar et le TNP-Théâtre National Populaire à Avignon dès 1948-49 (Jean Vilar crée le Festival d’Avignon en 1947).
En 1954, elle réalise son premier film, La Pointe Courte, signe avant-coureur de l’esthétique Nouvelle Vague réalisé avec très peu de moyens. Elle fait tourner de jeunes acteurs du TNP, Silvia Monfort et Philippe Noiret, et travaille avec Alain Resnais qui est son monteur. Ce premier film est salué par la critique pour sa liberté, tandis que le succès public arrive avec Cléo de 5 à 7 en 1961.
Agnès Varda filme la réalité sans détour, ne choisit pas entre la fiction et le documentaire, mêlant les deux genres, et emploie des constructions narratives très libres, ses films adoptant volontiers des passages « du coq à l’âne ».
En 1962, elle épouse le cinéaste Jacques Demy dont elle sera le principal exégète. Ensemble, ils vont régulièrement aux États-Unis à partir de la fin des années 1960. Elle réalise à Los Angeles une fiction hippie (Lions Love, 1968) et des documentaires, sur les fresques murales (Mur, Murs, 1980) ou sur les Black Panthers (Black Panthers, 1968). Les films se succèdent et sont récompensés, Varda signe toujours des portraits de son époque, s’attaquant de front aux problèmes des sans-abris en 1985 (Sans toit ni loi, Lion d’or à la Biennale de Venise), documentant les luttes féministes (L’une chante, l’autre pas, 1976) ou les dérives de la société de consommation (Les glaneurs et la glaneuse, 1999).
À partir des années 2000, Agnès Varda se consacre pleinement à sa pratique de l’art contemporain, dans laquelle on retrouve sa sensibilité photographique et cinématographique, rompant avec les habituelles distinctions hiérarchiques entre les disciplines. L’ensemble de son œuvre a été couronné par le prix René Clair de l’Académie Française en 2002. Ses Cabanes sont notamment remarquées à la 10e Biennale de Lyon en 2009. L’ensemble de l’œuvre d’Agnès Varda a été couronné par un César d’honneur en 2001, le prix René Clair de l’Académie Française en 2002 et, plus récemment, par une Palme d’honneur au Festival de Cannes en 2015, un Oscar d’honneur en 2017 ainsi que la Caméra de la Berlinale en 2019.