Né en 1940 à Cappelle sul Tavo (Italie)
DÉCÉDÉ en 2019 À spoltore (Italie)
Ettore Spalletti est une des figures historiques les plus importantes du minimalisme en Italie, également proche du cercle des artistes de l’Arte Povera. Son œuvre a exploré, au travers d’une pratique de peintre et de sculpteur, le potentiel poétique et métaphysique de la couleur pure ainsi que de volumes géométriques simples. Son travail a été largement exposé en Europe et dans le monde, que ce soit au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (1991), au Guggenheim de New York (2004) ou encore lors de manifestations importantes telles que la documenta de Cassel (1982 et 1992) ou la Biennale de Venise (1982, 1993, 1995 et 1997 où il a représenté l’Italie).
En 2014, une importante rétrospective de l’artiste, intitulée Un giorno così bianco, così bianco [Un jour si blanc, si blanc], a été organisée dans un circuit muséal formé par le MAXXI de Rome, la GAM de Turin et le Museo Madre de Naples. En 2019, Ettore Spalletti présente son exposition Ombre d’azur, transparence à la Villa Paloma à Monaco, qui donne lieu à l’édition posthume d’un catalogue remarquable par le Nouveau Musée National de Monaco.
Après avoir étudié la scénographie à l’Académie des Beaux-Arts de Rome aux débuts des années 1960, Spalletti commence dès 1966 à produire une œuvre puisant dans les figures géométriques simples (cercle, carré, pentagone) du vocabulaire minimaliste. Elle se caractérise également par l’emploi de couleurs monochromes très pures (et tout particulièrement du bleu azur), d’une référence à un art de l’Antiquité (amphores, coupes, vases) subtilement stylisé et d’une conception sensuelle, presque tactile, de la matière. Une de ses premières œuvres importantes, l’installation intitulée Foglie (1969), fonctionne comme un empilement de cercles imparfaits en volumes peints de couleurs monochromes différentes. Originaire de la province de Pescara où il travaille toujours, Spalletti en a évoqué à de nombreuses reprises les paysages (Senza titolo, 1974 ou encore Montagna, Appennino en 1984) ainsi que certains lieux lui étant chers. En 1988, il recrée, avec Gruppo della Fonte, la place du lavoir de son village dans une grande installation minimaliste aux tons bleus. Évocatrices d’histoires personnelles, ses œuvres cherchent également à procurer un sentiment de calme et d’apaisement par leurs surfaces polies et lumineuses. En 1996, il répond à une commande importante de l’Hôpital Raymond-Poincaré de Garches visant à repenser la « Salle des Départs », un espace qui permet aux familles et aux proches de personnes décédées de se recueillir avant le départ des convois mortuaires. Spalletti décide d’humaniser le lieu en le recouvrant quasi exclusivement d’une peinture bleu azur monochrome tout en le meublant de sculptures minimales antiquisantes de la même couleur. Il crée alors un environnement spatial alliant douceur et grande pureté, un espace métaphysique ouvert sur une éternité calme et reposante. Ce travail sur l’espace l’incite à développer ultérieurement de larges installations, ou « chambres », composées de peintures monochromes (Stanza azzurra, 2006) ou de sculptures (Nostalgia Roma, 2010) qui plongent le spectateur dans des lieux spécifiques incitant à la méditation et l’intériorisation.