Né en 1956 à Methil (Écosse, Royaume-Uni)
Vit et travaille à Londres
Après des études d’art en Écosse, puis à Londres au Royal College of Art, David Mach commence à exposer ses travaux en 1981. Il s’inscrit dans la lignée des sculpteurs britanniques, de Henry Moore à Tony Cragg, dont il revendique d’ailleurs la parenté.
L’artiste abandonne rapidement l’argile pour se servir d’objets de la vie quotidienne (livres, bouteilles, cartes à jouer, pneus...) comme matériaux pour ses sculptures. Par l’accumulation, l’empilement, la répétition, il parvient avec des matériaux simples et modestes à construire des volumes aux dimensions parfois monumentales (telles les colonnes de Here To Stay (1990) au Tramway de Glasgow). Pourtant, davantage que la monumentalité, c’est le mouvement qui l’intéresse : les piles de revues créent des tourbillons, des vagues colorées, donnant l’aspect d’une masse mouvante où font naufrage des meubles, des pianos, des avions ou des tableaux. Ce travail de regroupement et d’arrangement voit le jour au début des années 1980 lorsque l’artiste crée une Rolls-Royce avec des livres bon marché (environ quinze mille) récupérés chez un libraire gallois qui lui offre alors un espace de travail. À Düsseldorf, il crée une Volkswagen avec des annuaires des pages jaunes, puis un sous-marin fait de pneus, exposé à Londres en 1983 (Polaris).
Bien que la nature intrinsèque des objets soit respectée, ceux-ci n’entretiennent pas de rapport de sens avec l’ensemble dont ils font partie : les objets ne sont pas utilisés pour leur valeur symbolique, mais comme modules de construction, pour les possibilités matérielles et formelles qu’ils offrent. Il arrive cependant que le matériau contredise la forme, notamment lorsqu’il se sert de briques pour construire une locomotive à Darlington (1997), en hommage au patrimoine ferroviaire de la ville. La brique, élément immuable par excellence, est employée ici pour signifier un véhicule, qui s’érige alors en monument.
Le travail de David Mach reste apparenté à un travail de modelage, bien qu’il décompose la sculpture en éléments. Ses sculptures jouent avec l’entre-deux de l’ensemble compact et de ses parties, qui restent identifiables. Artiste formaliste, il construit des figures archétypales à l’aide de systèmes contraignants dont il tente de s’affranchir.
Malgré la dimension sculpturale omniprésente dans les œuvres de David Mach, celles-ci entretiennent parfois un rapport à l’image, au dessin ou à l’illustration. Ainsi les sculptures en allumettes, représentant des têtes d’animaux (Giraffe, 2000 ; Leopard, 2000) acquièrent un aspect très graphique et coloré. De même, la sculpture Spaceman (1999) proposée pour l’exposition L'Homme qui marche : de Rodin à Mimran installée en 2000 dans les jardins du Palais Royal de Paris et qui représente un astronaute façonné par une multitude de cintres métalliques. Le cintre donne une sorte d’aura à l’œuvre, la laissant pénétrer l’espace tout en la protégeant, et dessine un mouvement à la sculpture, qui oscille entre la gravure du XVIe siècle et la modélisation 3D.
« Avec une parfaite fausse naïveté, David Mach aime à se situer dans cette zone incertaine où le monument est éphémère, où la masse de la sculpture figure la vapeur du train, l’eau de l’aquarium ou de la mer1 ».
Plus récemment, et dans la continuité logique de son travail sur l’assemblage, l’artiste s’est tourné vers le collage et la sérigraphie. C’est dans ce cadre qu’il présente en 2019 l’exposition David Mach HRSA : The Paper to Prove It à la Royal Scottish Academy (Édimbourg, Écosse).
1 Béatrice Salmon, Catalogue de l'exposition David Mach, sculptures - dessins, aux Ateliers contemporains d'arts plastiques, Saint-Brieuc, 1983.