Né en 1961 à Lyon (France)
Vit et travaille entre Lyon et Paris
Alain Bublex, de par son parcours et son œuvre, est une des figures les plus singulières du paysage artistique français. Son œuvre a bénéficié de nombreuses expositions, aussi bien en France qu’internationalement, comme au Palais de Tokyo (2001) et lors de la Biennale de Séoul en 2004.
Le CCC de Tours a présenté en 2010 la première rétrospective de l’œuvre photographique d’Alain Bublex et le réinvite en 2019 pour l’exposition Un paysage américain (générique). Les projets récents de l’artiste, toujours fondés sur la pratique photographique et l’intérêt pour la ville et l’architecture, confirment la place importante qu’il accorde au paysage et à sa transformation.
Après avoir étudié à l'École des Beaux-Arts de Mâcon, Alain Bublex rejoint l'École supérieure de Design Industriel à Paris dans le but de concevoir des voitures. À la fin de ses études, il intègre ainsi la Régie Renault en qualité de designer industriel. L’expérience tourne court, car son désir de créer des voitures se heurte rapidement à la réalité économique d’une entreprise davantage soucieuse de générer des bénéfices. C’est alors qu’il décide de rejoindre le monde de l’art, terrain plus propice à ses yeux pour aborder ses préoccupations premières, à savoir les moyens de transport et l’architecture.
C’est avec Glooscap (notamment exposé à la Maison Européenne de la Photographie, à Paris, en 2001), vaste et ambitieux projet évolutif sur lequel il travaille depuis 1985, qu’Alain Bublex émerge dans la sphère artistique publique. Glooscap est une ville fictive située sur la côte Est du Canada que l’artiste a créée de toutes pièces, ville dont l’histoire et le développement urbain sont présentés par le biais de documents fictionnels (cartes, photographies, maquettes, etc.), toutefois parfaitement crédibles. C’est autour de ces pôles, le réel et la fiction, que navigue l’ensemble de l’œuvre d’Alain Bublex.
L’Aérofiat (1995), œuvre désormais emblématique de l’artiste, participe elle aussi à rendre toujours plus poreuses ces frontières. Envisagé comme un chaînon manquant dans l’histoire du design automobile, ce prototype conçu à partir d’une Fiat 126 évoque la modernité telle qu’elle était alors pensée dans les années 1950. À travers la réalisation de la voiture (qui connaît différentes versions jusqu’en 2002), désormais pourvue d’un fuselage aérodynamique, et de plusieurs vidéos en montrant l’essai, Alain Bublex projette dans le monde bien réel ce qui semble n’appartenir qu’à un vieux film d’anticipation. Illustrant son intérêt pour l’architecture et les questions urbanistiques, la série des Plug-in City amorcée à partir de 2000 est une réinterprétation amusée et futuriste de l’utopie développée en 1964 par l’architecte Peter Cook. L’ancien membre d’Archigram développait alors une vision de la ville comme organisme extensible et mobile, où quartiers et habitations pouvaient se brancher (to plug) et se débrancher selon les besoins de la communauté. Alain Bublex entreprend alors un travail photographique où, au moyen d’une assistance infographique et virtuelle, il met en images ce projet conçu pour résoudre les problèmes de la crise du logement. Exposée à New York et Houston notamment, la série des Plug-in City oriente plus nettement le travail d’Alain Bublex vers des problématiques urbaines comme l’ont prouvé ses Contributions pour le Grand Paris (2011).