Né en 1938 à Montpellier (France)
Vit et travaille à Montpellier
Né en 1938, Vincent Bioulès est un artiste français qui fait partie des membres fondateurs du mouvement Supports/Surfaces, à ce titre il demeure l’une des figures importantes de l’avant-garde picturale des années 1970. Ayant rapidement tourné le dos aux aventures théoriques du collectif, il pratique depuis quarante ans une peinture figurative qui s’inscrit dans une tradition classique et coloriste. Ses œuvres ont été notamment exposées au Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, au Musée d’Art Moderne de Saint-Étienne, au Musée Fabre de Montpellier ainsi qu’au Musée d’Art Moderne de Céret.
Le Musée Fabre a consacré une importante rétrospective à Vincent Bioulès en 2019, Chemins de traverse, une exposition à la fois chronologique et thématique qui montre la cohérence de son travail et la permanence de certains sujets comme le paysage.
Élevé dans une famille de musiciens, Vincent Bioulès s’intéresse très tôt à la peinture et au dessin. Il entre en 1957 à l’École des Beaux-Arts de Montpellier et en faculté de Lettres. Il décide de s’installer en 1961 à Paris et fréquente alors l’École Nationale des Beaux-Arts où il devient logiste pour le concours de Rome. Au début des années 1960, outre la réalisation de vitraux pour les églises de Saint-Germain-en-Laye (1962) et de Montpellier (1964), Vincent Bioulès travaille sur le motif (La Plage à Palavas, 1965) une peinture aux accents parfois matissiens. La seconde moitié des années 1960 marque chez l’artiste un engagement à la fois dans une peinture abstraite alors synonyme de progrès (Volley-Ball, 1966) et dans des mouvements artistiques engagés. Après avoir co-fondé ABC Productions en 1969, il rejoint en juillet 1970 ses anciens amis étudiants des Beaux-Arts de Montpellier, Claude Viallat et Daniel Dezeuze entre autres, au sein du mouvement Supports/Surfaces dont il se trouve être également l’inventeur de la dénomination. À l’instar du groupe BMPT (Buren-Mosset-Parmentier-Toroni), Supports/Surfaces a été, malgré sa courte existence, un des moments fondateurs de l’art français de la deuxième moitié du XXe siècle et l’un de ses derniers grands mouvements d’avant-garde. Questionnant le statut de la peinture et sa matérialité, le groupe en déconstruit les constituants mêmes (châssis, toile, sujet, geste, etc.) pour produire une peinture nouvelle et radicale. Bioulès peint quant à lui des couleurs en aplat à l’aide de ruban adhésif selon des plans géométriques simples (Sans titre, 1970). Après la dissolution du groupe en 1971, l’artiste peint des fenêtres entre 1972 et 1974 (Fenêtre à Laubert, 1974) et, par ce thème, revient presque naturellement à la peinture figurative. Les paysages et portraits (comme ceux des anciens membres de Supports/Surfaces en 1990) qu’il compose désormais rendent fréquemment hommage à Matisse et Cézanne et magnifient les paysages du sud de la France (Le port, le soir, 1996) qu’il a l’habitude de côtoyer.