Né en 1972 à Verneuil-d'Avre-et-d'iton (FRANCE)
Vit et travaille à SAULCHERY (FRANCE)
La pratique de Laurent Montaron croise des médiums variés tels que le film, la photographie, les installations, le son ou encore la sculpture. Il est également commissaire d’exposition.
Le travail de Laurent Montaron a été présenté dans des expositions internationales importantes telles que : Performa 11, Performa, New York
(2011) ; Open End, Haus der Kunst, Munich (2012-2013) ; Prospectif Cinéma, Centre Pompidou, Paris (2013) ; la 55e Biennale de Venise (2013) et la 19e Biennale de Sydney (2014).
Entrent parmi ses principales expositions personnelles récentes : Kunstverein Freiburg, Allemagne, en 2008 ; Institut d’art contemporain, Villeurbanne ; AYYLU, FRAC Champagne-Ardenne, Reims, France, toutes deux en 2009 ; Pace, Kunsthaus Baselland, Bâle, Suisse, en 2010 ; Everything We See Could Be Something Else, Monitor, Rome, Italie ; Le origini del film, Palazzo Grassi | Fondation François Pinault, Venise, Italie ; Everything Is Accidental, Mercer Union, Toronto, Canada, ces trois expositions en 2014 ; Eppur Si Muove, Mudam, Luxembourg, en 2015 ; Dioramas, Fondation d’Entreprise Ricard, Paris, France, en 2016-2017 ; Replica, Center of Contemporary Art, Tel Aviv, Israël, en 2018.
Les œuvres de Laurent Montaron puisent leur inspiration dans l’histoire récente des technologies. Elles cherchent à mettre en lumière la manière dont les innovations ont continuellement provoqué de nouvelles façons d’observer et de comprendre le monde.
À travers un examen critique des outils qui forment nos représentations, son travail s’appuie sur certains des paradoxes qui accompagnent notre conscience de la modernité. C’est déjà au travers de l’image photographique, qui a transformé notre perception de l’espace et du territoire, mais aussi avec l’enregistrement et la reproduction de l’image, du son et de la voix, qui ont modifié la perception du temps lui-même. Laurent Montaron s’intéresse à l’avènement de l’ère des médias dans l’histoire contemporaine et à la précarité des supports de la mémoire humaine que cela a révélé.
La prééminence de l’œil dans la culture contemporaine est ce qui éveille la curiosité de Laurent Montaron pour les différents régimes d’images. Il envisage sa recherche par le prisme de l’histoire des médias, dans une acceptation large de sa définition, c’est-à-dire, telle que l’a énoncée Marshall Mc Luhan, à tout ce qui tient d’un prolongement de notre système nerveux central, couvrant ainsi toutes sortes d’outils, d’instruments, d’objets ou de liens. Cette définition a engendré l’idée que le médium est déjà et avant tout une forme qui fait sens et délivre en soi un message avant même de se faire le relais d’un contenu. Cette approche interroge la manière dont les outils, qui nous ont permis d’appréhender le monde tel que nous nous le représentons, l'ont aussi et d’abord modifié.
Ainsi, la dimension historique présente dans ses travaux questionne l’actualité au regard du passé, notamment au travers d’objets, de mécanismes et d’instruments dont l’artiste cherche à recouvrer l’origine et à souligner la fabrication. Il reprend par exemple des expériences passées constituées de formes génératrices de modernité, comme la reproduction d’antennes cerfs-volants ayant permis la première expérience de transmission sans fils (installation The Invisible Message, 2011), ou comme la production de miroirs à l’argent (How Can One Hide From That Which Never Sets ?, 2013-2014), ou encore la photographie aérienne par cerf-volant qui, lors de la Première Guerre mondiale, allait étendre le champ de la vision (Trains de cerfs-volants Saconney, 2016). Si les origines et le sens de ces objets semblent s’être perdus, tout du moins éloignés de nos préoccupations actuelles, ils ont engendré une réappropriation de gestes qui ont conditionné nos manières d’être contemporaines et ont marqué une conception nouvelle de la représentation du monde.
Le travail de Laurent Montaron vient fouiller au travers d’objets, de formes sculpturales et d’images, un espace archéologique du regard, une histoire des représentations mentales, et le chemin qu’elles ont emprunté pour parvenir jusqu’à nous.