Née en 1970 à Milan (Italie)
Vit et travaille à Milan
Sara Rossi est une artiste d’origine italienne dont le travail déploie des narrations où se croisent figures et événements historiques, médiation sur le paysage et mémoire collective. Puisant son inspiration dans diverses périodes de l’histoire de l’art, son œuvre, principalement constituée de photographies et de vidéos, convoque tradition picturale et imaginaire cinématographique.
Sara Rossi étudie à l’Académie des Beaux-Arts de Brera à Milan entre 1989 et 1993. Formée en premier lieu en tant que peintre, elle se tourne progressivement vers la photographie et la vidéo. Dans CZ (Channel Zero), une de ses premières œuvres vidéos datée de 1997, Sara Rossi mélange des références de la haute culture (la peinture de Goya ou de Tiepolo notamment) à des images issues de la culture populaire. Théâtrale et absurde, l’œuvre voit s’affronter un groupe de Polichinelles comme échappés d’une peinture de Tiepolo, ces derniers s’entretuant et se relevant continuellement sur un champ de bataille enneigé. Ainsi, les télescopages entre monde réel et univers artistique sont fréquents (le château de sable de Passi, en 1998, comme référence à Bruegel l’Ancien et sa Tour de Babel) et les dialogues entre symboles industriels et éléments de la nature s’établissent avec évidence (Smog, 1999, où une antenne de radio émerge d’un épais brouillard).
Depuis 1995, son travail a été notamment exposé lors des Biennales de Venise et de Lyon, à la Manifesta 7 de Bolzano ainsi qu’au MACRO de Rome.
En 2003, pour sa participation à la Biennale de Venise, Sara Rossi produit une ambitieuse installation-vidéo intitulée Le Cocu Magnifique (2003). Encore une fois, l’artiste reprend la figure de Polichinelle en en faisant le narrateur de contes anciens. À la manière des films muets dont s’inspire la vidéo, le personnage exprime les contradictions du monde moderne, non pas en paroles donc, mais en manipulant une série d’images sorties d’une valise. Depuis Lucciole (2007), où l’artiste figure le temps qui passe en filmant le vent dans les nuages, son travail s’est peu à peu tourné vers une captation du réel et de la nature sans - ou avec peu - d’artifices. L’une de ses plus récentes vidéos, Acqua di Palermo (2011-2016), enregistre le combat d’un poisson pour sa propre survie dans le port de Palerme.