Né en 1970 à Watschig (Autriche)
Vit et travaille à Vienne (Autriche)
Artiste autrichien, Hans Schabus est diplômé de l'Academy of Fine Arts de Vienne (1996). Il commence à montrer son travail dès la fin des années 90, en Autriche, Italie, Allemagne, Grèce... D'importantes expositions personnelles de Hans Schabus ont été présentées en 2003 à la Sécession de Vienne (Astronaut), et en 2007 à SITE, Santa Fe, Nouveau Mexique (Deserted Conquest). L'artiste s'est particulièrement fait remarquer par la réalisation d'une structure monumentale en bois qui englobait le Pavillon autrichien lors de la Biennale de Venise en 2005. En 2008, il conçoit pour l'exposition Fabricateurs d'espaces, une palissade en bois, Demolirerpolka, qui masque entièrement la façade de l'Institut d'art contemporain, Villeurbanne/Rhône-Alpes. Réinvité en 2011 pour une exposition monographique, Nichts geht mehr [Rien ne va plus], il enserre les salles centrales de l'IAC d'une chaîne tendue à un mètre du sol (Meterriss) qui va jusqu'à défoncer les murs de Placoplatre, révélant leur structure métallique. Ce geste central de l’exposition est sans doute un symbole de la pratique de Schabus, qui interroge sans cesse le rapport à l’espace, mettant en scène cet état de tension physique et mentale de l’artiste et du spectateur, par le biais d’éléments totalement inattendus ou de circonstances improbables.
Hans Schabus est à l’origine d’une œuvre protéiforme, qui se dévoile peu à peu comme une méditation sur l’acte de création, les inspirations et les conditions de l’art. Les œuvres d’Hans Schabus sont faites de gestes parfois invisibles, parfois au contraire très emphatiques : creuser un tunnel, démonter une caravane pour la reconfigurer dans l’espace, envelopper de bois un pavillon entier, inonder le premier niveau du Kunsthaus de Bregenz et y installer des bateaux, ou monter une immense palissade de chantier... Derrière ces gestes, il y a la même réflexion sur le rapport de l’artiste au monde et à l’espace qui l’entoure, comme en témoignent deux aspects fondamentaux et récurrents de son œuvre : le thème de l’atelier comme espace mental, et celui des voyages fictifs de l’artiste autour du monde. Il réalise notamment Arrivals, une série d’images mises en scène dans lesquelles on le voit à bord de frêles embarcations bricolées accoster à New York, Amsterdam ou Venise, comme en hommage à l’artiste « conceptuel romantique » hollandais Bas Jan Ader, disparu en mer dans les années 70. Bien souvent, il détourne des objets et des structures pour permettre au spectateur (et à lui-même) d’appréhender l’espace autrement, d’en découvrir les aspects cachés, ce qui n’est pas sans évoquer les pratiques des artistes de la « critique institutionnelle » dans les années 70, à la différence près que ceux-ci s'attaquaient aux musées, alors que Schabus traite de l'espace en général, non restreint à celui de l'institution.