Né en 1958 à Villefranche-sur-Saône (France)
Vit et travaille à Paris (france)
Formé successivement aux écoles d'art de Lyon, de Paris puis d'Aix-en-Provence, Guy Limone travaille depuis la fin des années 1980. Aujourd'hui présent dans plusieurs collections publiques en France (Frac Alsace, Paca, FNAC...) et à l'étranger (The Israel Museum de Jérusalem...), il a été représenté par la Galerie Emmanuel Perrotin de 1993 à 2017, et l’est depuis par la Galerie Éric Dupont. En 2006, il a présenté une importante exposition personnelle à l’Espace Paul Ricard, lors de laquelle il affirmait le rôle fondamental de la couleur dans son travail, particulièrement la couleur jaune. En 2008, son exposition à la Galerie Gacma à Malaga donne lieu à l’édition d’un catalogue. En 2014, il a présenté l’exposition 1/87e au CCC OD de Tours.
L'œuvre de Guy Limone s'appuie notamment sur des statistiques sociologiques que l'artiste met en image à l'aide de petites figurines en plastique (26 % des français pensent que Dieu est bien le créateur du monde, 1988; On estime que chaque jour 326 femmes et 1097 hommes sont assassinés, 2004...). Elle se développe également à travers l'idée de collection de couleurs constituée à partir de photographies qu'il réalise dans différentes villes ou pays du monde et qu'il rassemble sur des tubes fluo (Couleur de New York, 1994 ; Couleur du Mali, 1995), ou à partir d'images de toutes sortes qu'il découpe dans des magazines, prospectus publicitaires, etc., et qu'il ordonne consciencieusement avant d'en faire de grandes installations (Tapisserie bleue 1997 ; orange 1998, etc.) ou d'autres plus modestes. Toute son œuvre est une tentative plus ou moins scientifique et toujours illusoire de compréhension du monde. Entre la sociologie du détail et l'analyse esthétique empirique, ses pièces jouent, avec humour, de l'absurde et du dérisoire et mettent en question le désir de rationaliser notre environnement.
« L'univers de Guy Limone, écrit Pascale Cassagnau, consiste en une entreprise de traduction, en un système de symbolisation et de représentation qui concernent la mise en image du territoire et de la collectivité, à partir d'un modèle : la miniaturisation et la synthèse opérée dans les données quantitatives instaurent un écart et procèdent d'un transfert entre une réalité et sa représentation1. » Et c'est précisément dans le nœud du réel et de sa retranscription que se situe la charge critique du travail de Guy Limone.
1 Pascale Cassagnau, « Manières de compter le monde », in catalogue Jacky, Centre d'art contemporain de Castres, Galerie Emmanuel Perrotin, Paris, 1999, p. 56.