Né en 1949 à Bangor (Pays de Galles)
Vit et travaille à Londres (Angleterre)
Richard Deacon est l’une des figures les plus importantes de la sculpture contemporaine et l’un des représentants les plus influents de la « nouvelle sculpture anglaise » avec Tony Cragg, Antony Caro ou encore Anish Kapoor. Depuis les années 1980, son œuvre est exposée dans le monde entier dans des institutions prestigieuses telles que la Tate Britain à Londres, le Moca de Los Angeles et le MoMA PS1 à New York. Il a été lauréat du prestigieux Turner Prize en 1986 et a représenté le Pays de Galles à la Biennale de Venise en 2007.
Sa formation s’est faite à Londres au sein, successivement, de la Saint Martins School of Art (1969-1972) où il étudie la performance, au Royal College of Art (1974-1977) où il se lie d’amitié avec Tony Cragg et enfin à la Chelsea School of Art (1977-1978). Ses premières œuvres, réalisées lors d’un séjour d’un an aux États-Unis, sont une série de dessins intitulés It’s Orpheus When There’s Singing (1978-1979), dont les formes organiques et structurées annoncent à bien des égards sa production en volume à venir. En 1982, il réalise une série importante de sculptures de petites dimensions qu’il nomme Art for Other People. À partir de 1983, il connaît un succès international grâce à de nombreuses commandes dans l’espace public, ses sculptures monumentales étant désormais solidement ancrées dans le paysage urbain, de Londres à Tokyo en passant par Chicago et le jardin de sculptures du Musée d’Art Moderne de Villeneuve d’Ascq (Between Fact And Fiction, 1992).
Rejetant les matériaux traditionnels de la sculpture (marbre, bronze ou plâtre) auxquels il préfère des matériaux synthétiques et industriels comme le plastique, le linoléum, le bois traité ou encore l’acier galvanisé, Richard Deacon aime à se définir comme un « fabricateur ». Loin d’une démarche conceptuelle, son travail revendique avant tout l’importance du matériau et du processus de création industrielle dont il ne cherche pas à dissimuler les procédés. Ainsi, il rend visibles les traces d’assemblage, de montage, laissant parfois de manière apparente rivets, boulons, colle. À la froideur du minimalisme, il oppose une conception plus humaine et sensuelle de la sculpture, dont les formes, abstraites mais organiques, convoquent l’héritage d’Henri Moore. De For Those Who Have Ears #2 (1983) à Restless (2005) en passant par After (1998), ses pièces mettent très fréquemment en jeu des formes courbes, révélant autant une évidente virtuosité plastique qu’un intérêt pour le biomorphisme. Plus récemment, et après avoir expérimenté une grande diversité de matériaux, l’artiste est revenu à la céramique (ici glaçurée) en réalisant des œuvres majeures comme Empirical Jungle (2003) ou Fold (2012). Formes lisses et souples, jouant du plein et du vide, les sculptures de Richard Deacon frappent aussi bien par leur évidence que par leur matérialité sensuelle et hypnotique.