Né en 1974 à Saint-Germain-en-Laye (FRANCE)
Vit et travaille à Paris (FRANCE)
Lauréat du prix de la Fondation d'entreprise Ricard en 2006, Vincent Lamouroux élabore depuis le début des années 2000, une œuvre nourrie de formes minimales, d'utopies modernistes déchues et de cultures populaires (science-fiction, sport de glisse...). Présenté au Mamco de Genève, au Museum of Contemporary Art d'Indianapolis, au Crédac d'Ivry en 2005 ; au Palais de Tokyo en 2007, son travail se construit essentiellement en regard de contextes spécifiques. En 2010 il fait une intervention à l’Aire 23 – Le Vent des Forêts en Meuse et la même année ses œuvres sont présentées au Muziekcentrum De Bijloke à Gand en Belgique. En 2011, il réalise un immense escalier en bois, quasi piranésien, Belvédère(s), à l’Abbaye de Fontevraud.
Depuis quelques années, Vincent Lamouroux est constamment en voyage entre la France et les États-Unis pour concevoir des projets monumentaux, le plus souvent à ciel ouvert dans différents sites (un désert de sel dans l’Utah, une piste de décollage en Californie, un motel de Sunset Boulevard à Los Angeles...).
En 2016, Vincent Lamouroux collabore avec le chorégraphe Jean-Baptiste André pour créer Floe, une performance itinérante conçue pour l’espace public.
En 2017, la Fondation d’entreprise Ricard lui donne carte blanche pour investir le Panorama de la Friche la Belle de Mai à Marseille avec l’exposition New Runway.
Vincent Lamouroux est l’artiste choisi pour l’édition 2018 de Paris La défense / Les Extatiques avec son œuvre Projection.
La démarche artistique de Vincent Lamouroux bouscule la perception classique de l’environnement en réinventant les pratiques architecturales et sculpturales, notamment par l’usage de la chaux blanche et une dimension aérodynamique, voire utopique, injectée dans chacun de ses projets.
L'intérêt de l'artiste pour l'architecture coexiste avec son désir de produire des formes énergiques portées par le mouvement et la possibilité du déplacement. Cette apparente contradiction sur laquelle se fondent nombre de ses productions affirme d'emblée l'ambition du projet artistique qu'il conduit. Ses œuvres repèrent les éléments architecturaux et les intègrent pour les détourner (Pentacycle, 20021), les transformer (Sol#5, 20052) ou les subvertir (Héliscope, 20073). Inscrites fermement dans l'espace, elles s'offrent à l'expérience bien plus qu'à la lecture « traditionnelle » et jouent sur la perte des repères et la réévaluation d'une réalité donnée. Ainsi, elles allient le mouvement des corps et celui de l'imaginaire.
Portées par l'expérience corporelle et la fictionnalisation possible d'un lieu, les deux œuvres de Vincent Lamouroux, AR.07 et AR.09 (2008), acquises par l’IAC à la suite de l’exposition Fabricateurs d’espaces, sont également fermement ancrées au réel. Leur titre, « AR », est le sigle de Air Rights, notion renvoyant directement à un chapitre du droit international ayant pour objet la réglementation de l'achat et de la vente d'espaces vides au dessus de propriétés immobilières. L'expansion horizontale des mégalopoles achevée, ces zones immatérielles encore vierges, deviennent des territoires disponibles et convoités, offertes à la construction de possibles architectures aériennes.
Vincent Lamouroux poursuit son exploration plastique des espaces aériens, notamment à travers des figures géométriques réalisées en avion dans le ciel de Los Angeles.
Installant sa pratique à cette frontière de l'improbable et du possible, de la fiction et du réel, Vincent Lamouroux interroge les utopies d'aujourd'hui au regard de celle d'hier et tente de tirer de cette mise en perspective une œuvre consciente et réactive.
1 Pentacycle est un véhicule conçu en collaboration avec Raphaël Zarka et qui a pour fonction de s'adapter à une voie expérimentale abandonnée destinée dans les années 1970 à accueillir l'aérotrain.
2 Sol#5 est la transformation d'un sol traditionnel en paysage vallonné à explorer.
3 Heliscope est une installation prenant comme objet principal un escalier métallique hélicoïdal dressé et maintenu en équilibre par une armature. Présentée à la Chapelle Jeanne d'Arc de Thouars, l'œuvre jouait sur son rapport ambivalent au contexte.