Né en 1961 à Stoutsville (États-Unis)
Vit et travaille à New York
Diplômé de l’Art Institute of Chicago en 1985, Joe Scanlan est devenu un artiste de notoriété internationale. Il a réalisé de nombreuses expositions personnelles (Museum of Contemporary Art, Chicago en 1998 ; IKON Gallery, Birmingham et Van Abbemuseum, Eindhoven en 2003 ; Galerie Micheline Szwajcer, Anvers en 2005 ; Galerie Chez Valentin, Paris, K21 Kunstammlung Nordrhein-Westfalen, Düsseldorf et Institut d’art contemporain, Villeurbanne en 2007 ; Galerie Martin Janda, Vienne en 2008 ; Galerie de Expedite, Amsterdam en 2009) et collectives (Baltic Art Center, Vilnius en 2005 ; Kunstmuseum Bern, Berne, Mudam, Luxembourg, Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, 2006 ; Museo Patio Herreriano, Valladolid, 2007).
Joe Scanlan a été directeur adjoint de la Renaissance Society à l'Université de Chicago (1987–1994) puis a enseigné au département de sculpture de l'Université de Yale (2001–2009). Il a ensuite été professeur à l'Université de Princeton, où, en tant que directeur du programme d'arts visuels de 2009 à 2017, il a organisé la refonte totale du programme et a considérablement accru l'engagement social des arts visuels sur le campus.
Le travail de Joe Scanlan peut s’envisager comme une tentative de définir la situation économique de l’artiste dans notre société capitaliste. Sa posture qui se veut volontairement démonstrative n'est pas dépourvue d'une forme d’ironie et de provocation. Refusant de fermer les yeux sur le contexte économique dans lequel elle s'insère, Joe Scanlan considère en effet l’activité artistique comme une production de biens pour lesquels il faut trouver une clientèle et une viabilité. Il envisage ainsi son secteur d'activité comme une niche économique, un marché très spécialisé et ciblé. Un secteur d'autant plus spécifique que plus il est avant-gardiste, plus il s'adresse à une clientèle précise et concernée. Ainsi dans son manifeste, Dirty : A manifesto, Joe Scanlan affirme : « une artiste “difficile” comme Agnes Martin est un modèle beaucoup plus profitable que ses alter ego plus séduisant(e)s ne le seront jamais. Ses qualités mystérieuses et le principe d’économie qu’elle applique à sa production incarnent des concepts comme le personal branding, la conception de produits à forte valeur ajoutée et la propension à se renouveler rapidement – autant d’innovations dernier cri dans un monde du business pour lesquelles elle et ses homologues, comme On Kawara ou David Hammons, n’ont jamais été crédités. » Conscient des particularités de ce jeu du marché, Joe Scanlan propose des productions revendiquant un potentiel créatif appliqué à des besoins très spécifiques, posture que le critique et commissaire d'expositions François Piron décrit comme celle d’ « un conceptuel punk adepte du capital-risque ».