Né en 1936 à New York (État de new york, États-Unis)
Vit et travaille À TEANECK (NEW JERSEY, États-Unis)
Robert Barry fait partie, avec Douglas Huebler, Lawrence Weiner ou Joseph Kosuth, des artistes fondateurs de l’art conceptuel. Il a participé à plusieurs manifestations internationales de première importance : les documenta 5 (1972) et 7 (1982) et la Biennale de Venise de 1982. En Europe, son travail a été montré lors des principales expositions d’art conceptuel (Op losse schroeven à Amsterdam, When Attitudes Become Form à Bern, Prospect 69 à Düsseldorf, toutes en 1969). L’exposition Light and Dark, The projections of Robert Barry (1967-2012) à la Galerie Yvon Lambert à Paris en décembre 2012-janvier 2013 retrace quarante années de carrière de l’artiste à travers des projections de ses films 16 mm et de ses vidéos.
Ses œuvres sont entrées dans certaines des plus prestigieuses collections publiques d’art contemporain : au Whitney Museum et au MOMA, à New York, au Van Abbemuseum d’Eindhoven, au Stedelijk Museum d’Amsterdam, ou encore au Musée National d’Art Moderne, Centre Georges Pompidou, à Paris.
Après avoir effectué ses études au Hunter College de New York, suivant notamment l’enseignement de Robert Motherwell, Robert Barry commence à exposer son travail au milieu des années 1960. Intéressé par les articulations entre la matière et les limites de nos capacités de perception, il tend par exemple, en 1968, des fils de nylon entre plusieurs espaces et bâtiments.
Il expérimente ensuite les phénomènes chimiques ou physiques, toujours aux frontières du visible, tels que les champs électromagnétiques, les gaz inertes, les fréquences électromagnétiques d’ultrasons (Inert Gas Series, 1969).
Tout son travail des années 1970-1980 questionne les limites de la perception tout en repoussant celles de la forme esthétique. Poursuivant le principe pivot de l’art conceptuel selon lequel l’idée de l’œuvre prime sur sa réalité matérielle, il choisit d’intervenir selon un registre suggestif en réalisant des intitulés ou des annonces (par exemple sur les cartons d’invitation à ses expositions) susceptibles de faire naître chez le spectateur des images mentales, qui se substituent aux images directes perçues face à un objet. Robert Barry va ainsi mettre en place des stratégies cognitives proches de la télépathie.
Depuis plusieurs décennies, il recentre progressivement son travail sur la mécanique des mots, sur les images qu’ils génèrent et les rapports complexes qu’ils entretiennent avec une réalité empirique. Barry établit des listes de termes, qui vont de la notion abstraite à l’adjectif, et les dispose dans l’espace d’exposition, selon une grande variété de modalités (inscriptions murales, mots objets, projections, autocollants). Choisis arbitrairement, ces différents mots se télescopent dans l’esprit du spectateur. Leurs multiples combinatoires, leur pluralité de sens, suscitent chez le récepteur des associations d’idées et d’images, et une autre approche du réel.