Né en 1940 à Nittenau (Allemagne)
décédé en 2014 à Viersen (Allemagne)
Georg Ettl s’installe dès 1959 à Détroit pour y suivre une formation de dessinateur, mais aussi de constructeur de machines-outils. Intéressé par la littérature et la philosophie, il se rend en France en 1963 afin de les étudier, ce qu’il fait dans un premier temps à Poitiers puis à la Sorbonne. À son retour à Détroit, il choisit de se consacrer à l’art et sort Master de la Wayne State University en 1967. Ses premières œuvres l’inscrivent dans le courant minimaliste, et en 1969, il participe à l’exposition Other Ideas au Musée d’art contemporain de Détroit au côté de Walter de Maria, Carl Andre ou encore Dan Flavin. Si l’influence de l’art minimal est évidente dans ses travaux des années 1970, elle n’en repose pas moins uniquement sur des similarités formelles, Ettl ne partageant pas la vision dépersonnalisée de l’œuvre revendiquée par ses collègues. Après avoir eu plusieurs expositions personnelles aux États-Unis entre 1971 et 1973, il rentre en Allemagne et entreprend une série d’œuvres intégrant peu à peu la figure (celle d’un profil idéal et générique) à des travaux encore marqués par le minimalisme américain. Manifestant une attention particulière au savoir-faire, il se distingue aussi par la variété des matériaux qu’il emploie, allant de la plus grande préciosité (la feuille d’or) à une certaine trivialité (le béton), comme en atteste son Diptychon mit Haus, Baum und zaun de 1976.
En 1979, Georg Ettl commence une pratique que l’on pourrait qualifier de citationnelle, voire appropriationniste avec une série d’aquarelles reprenant des illustrations de cartes postales, posters ou livres de zoologie. Plus tard, comme un hommage teinté d’ironie, il copie et modifie légèrement des tableaux de maîtres tels que Giotto et Dürer et emprunte à l’art étrusque et byzantin. Ainsi, il garde de Mondrian son organisation orthogonale mais choisit d’en changer les couleurs avec Mondrian vert (1991) ou simplifie une nature morte issue d’un tableau du Caravage. Il crée en 1996 l’Atelier Ettl, entièrement dévolu à la production d’objets simples et bon marché, comme des figurines en bois ou du papier peint, inspirés de scènes de la vie quotidienne. L’architecture occupe également une place fondamentale au sein de sa pratique depuis ses débuts, que ce soit son image mais aussi l’intégration d’œuvres en son sein. Sa célèbre fresque intitulée Les Chevaux d’Oiron (1992), réalisée au Château d’Oiron, ou ses vitraux pour la collégiale Saint-Barnard de Romans, en 1997, cherchent à restaurer les liens perdus entre l’artiste et l’architecte et à engager un dialogue avec l’Histoire et l’histoire des formes. Son œuvre été largement exposée en Europe, comme au Frac Limousin ou à Düsseldorf mais a aussi eu les honneurs de nombreuses institutions internationales, comme au National Museum of Modern Art de Kyoto ou le Museum of Contemporary Art de Houston.