Patrick Faigenbaum
Famille Sforza-Cesarini, Rome
1986
Tirage sur papier baryté au gélatino-argentique
79 x 76,5 cm
Patrick Faigenbaum travaille à sa fameuse série des portraits de familles aristocrates italiennes, alors qu’il est pensionnaire de l’Académie de France à Rome à la Villa Médicis (de 1985 à 1987).
Le travail de portraits de ces grandes familles italiennes porte à la fois sur le groupe, la généalogie et le rapport qu'entretient chaque membre d'une famille avec les autres membres et avec son lieu de vie. Patrick Faigenbaum met en scène chaque famille dans son intérieur, jouant le rôle de « maître des cérémonies » : c’est lui qui assigne les places et définit les sources de lumière. Plus que l'impression qu'ils auraient désappris à sourire, qu’ils se confondraient avec la statuaire qui les environne, qu’ils en auraient intériorisé la froideur ou seraient oppressés par leur héritage culturel – on est allé jusqu'à parler à leur sujet de « natures mortes » –, ces portraits exhalent l'image d'un autre temps et d'un univers qui ne montre finalement pas grand-chose, ou plutôt qui montre combien est majeure sa part cachée. L'artiste remarque d'ailleurs que « la lumière a une importance particulière dans ces familles où beaucoup de choses sont cachées ».
Ces photographies relèvent au fond autant du genre du « tableau d'apparat contemporain » que de celui de l'enregistrement documentaire distancié capable de déchirer le voile de la seule et unique apparence.