Rodney Graham
Rome Ruins
1978
[Ruines romaines]
Tirage couleur, à développement chromogène
35,5 x 27,7 cm
Au printemps 1977, Rodney Graham se rend à Rome. Après le vol de son appareil photo, il décide de fabriquer un sténopé en suivant les instructions d’une vieille brochure éditée par Kodak. Cette « chambre noire », sans diaphragme ni lentille, se compose d’une boîte d’allumettes, du papier aluminium d’un paquet de cigarettes, de ruban adhésif, d’une bande élastique, de dentifrice, de colle, du revêtement plastique d’un kit de rasage et d’une capsule de bouteille. Ce dispositif lui permet de capturer plusieurs vues du forum romain sur des pellicules couleur Kodak 126. Rome Ruins fait suite à 75 Polaroids (1976), sa première production photographique, rassemblant 75 Polaroïds réalisés de nuit, dans une forêt, à l’aide d’un flash. Ces deux œuvres marquent la fascination de Graham pour les processus photographiques et annoncent ses futures expérimentions, dont ses recherches autour de la Camera Obscura (à partir de 1979) qui lui inspirent la série des « arbres renversés » (à partir de 1989).
« Ces deux vues "romantiques" condensent dans leur petit format la monumentalité de vestiges antiques, une technique photographique renouant avec la forme la plus primitive de l’histoire de ce médium et un "bricolage" qui emprunte au plus ordinaire du quotidien contemporain1 ».
1 Roland Pelletier, « Rodney Graham », Scénographies de Dan Graham à Hubert Robert. Valence : Musée de Valence, p. 13.