Andrée Philippot-Mathieu

Falsificateurs dévorés par la soif

1986

Acrylique et pâte à papier sur toile

153 x 158 cm


Inspirée par le plus grand chef-d’œuvre de la littérature italienne, La Divine Comédie, la peinture Falsificateurs dévorés par la soif (1986) s’inscrit dans une série de dix toiles monumentales intitulée Inferno. C’est durant sa première résidence à la Halle Sud (Genève) en 1986 qu’Andrée Philippot-Mathieu explore et peint, en les personnifiant, les neuf cercles et le vestibule de l’Enfer : le début du voyage initiatique de Dante.
Si la pratique picturale d’A. Philippot-Mathieu des années 1980 est empreinte d’un « imaginaire ludique1  », elle porte néanmoins un regard critique sur la société à travers la représentation de la figure humaine.
Les Falsificateurs dévorés par la soif illustre la symbolique liée aux vices et aux châtiments humains que revêtent les faussaires de monnaie au cœur de l’ouvrage : deux hommes nus – l’un cherchant à se hisser, l’autre s’agenouillant au sol – sur une terre aride avec comme décor un ciel bleu, tantôt sombre, tantôt clair, taché de rouge, suggèrent les ténèbres éternelles. Les personnages n’ont pas d’identité propre, ils ont des corps meurtris où « la chair est mise en relief dans son ultime affaiblissement par des couleurs jaunes et bleues qui annoncent la putréfaction prochaine2 ». 

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© Andrée Philippot-Mathieu Courtesy Pascale Triol

Andrée Phillipot-Mathieu, Falsificateurs dévorés par la soif, 1986 © Andrée Philippot-Mathieu Courtesy Pascale Triol

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