Latifa Echakhch
Fantasia (Empty Flags), 4 walls in a room
2007
22 black standard-bearers, painted metal
FANTASIA (Empty Flag, Black) (2008) est un travail en différentes versions, engagé en 2007 avec FANTASIA (Empty Flags) et, en 2008, avec FANTASIA (Empty Flag, White).
Dans FANTASIA (Empty Flag, Black) Latifa Echakhch présente une série de porte-drapeaux, visibles habituellement sur la façade de bâtiments institutionnels, dépourvus de drapeaux. Vidés de signes, sans « cause » à rallier, ces porte-drapeaux sont réduits à de simples hampes, noires, droites et imbriquées les unes dans les autres. Ils confinent l’espace physique et mental, oppressent comme une cellule de prison et formulent un nouveau labyrinthe imaginaire. À mi-chemin entre le politique et le poétique, entre les lances dressées et menaçantes de La Bataille de San Romano de Paolo Uccello et Le Grand Soir de Claude Lévêque. Latifa Echakhch convoque à la fois l’absence de « message d’optimisme et d’espoir dans la coopération internationale » et celle du drapeau noir, symbole du mouvement anarchiste, utilisé en signe de désespoir et de misère. « Plus de drapeau rouge, mouillé du sang de nos soldats. J'arborerai le drapeau noir, portant le deuil de nos morts et de nos illusions1 » (Louise Michel).
1 Louise Michel le 18 mars 1883, citée par Maurice Dommanget dans L’Histoire du drapeau rouge, des origines à la guerre de 1939. Paris : Librairie de l’Étoile, 1967.