Anne Pétrequin
L'un qui court et l'autre ailée
1985
Pointe sèche et lavis à l'acide 5 couleurs, rehaussée d'épingles sur papier Rives
12 x 19 cm (hors marge)
3/13
L’œuvre L’un qui court et l’autre ailée est conçue en dialogue avec Celui qui veut celle qui, et, Hep ! Leur ensemble a inspiré une seconde œuvre, plus tardive, les réunissant sur un cuivre ovale. Ce glissement est caractéristique de l’attention particulière qu’Anne Pétrequin porte à la démultiplication de ses figures et aux glissements de sens d’une série vers une autre. Ici les deux personnages isolés évoquent des chimères qui ne peuvent pas entrer en communication. Métaphores d’une « cécité passagère1 », tant conceptuelle que formelle, ces entités personnifient « un trouble visuel ». La série est réalisée avec des impressions dites « en cuvette », pensées comme des « loupes2 ». La forme circulaire est pour Anne Pétrequin une évocation de l’expérience de la gravure, dont la plaque de cuivre reflète comme un miroir l’œil de l’artiste. Selon les termes d’Eugène Durif, l’œil du spectateur est ainsi confronté à une irrésolution semblable à celle de l’artiste qui « voudrait pénétrer et traverser cet écran fragile […] entre lui et le dehors3 ».
1 Entretien avec l’artiste, été 2016.
2 Id.
3 Eugène Durif, La Biennale de la gravure de Mulhouse. Mulhouse : Biennale de Mulhouse, 1986.