Anne Pétrequin
Et la lune donnait
1985
Pointe sèche en 2 couleurs sur papier Rives
12 x 12 cm (hors marge)
1/10
Et la lune donnait s’inscrit dans une série de gravures réalisée à la pointe sèche à l’atelier Alma à Lyon en 1985. L’œuvre est exposée notamment à la Biennale européenne de la gravure à Mulhouse en 1986. Le dessin représente un personnage se tenant à la lisière entre figuratif et abstrait, « mi femme, mi grotte1». Anne Pétrequin cherche à « se tenir à la lisière de l’univers de l’imagerie et de l’illustration2 » en jouant avec le confinement du petit format et la possibilité d’y représenter une fuite. De fines épingles prolongent de biais certains traits pour rappeler la pointe qui les a tracés. L’artiste cite à ce sujet Déborah Wye : « Est-ce pour transposer du cuivre au papier le geste de la pointe, pour se souvenir de sa violence sur le métal, pour doubler les traits, ou pour fixer la figure […] ? Les figures semblent-elles paisiblement encloses, habitant pleinement leur réceptacle ou, au contraire, cherchent-elles à s’en extirper, piaffant dans leur limite ? S’agit-il de leur donner la possibilité de fuir en tous sens ou de les enfermer à jamais ?3». Les incises d’Anne Pétrequin sont pareillement requises à questionner le trouble qu’une œuvre d’art a fonction de susciter.
1 Entretien avec l’artiste, été 2016.
2 Id.
3 Propos rapportés par Deborah Wye dans « Chercher et transformer : du rôle du dessin dans les gravures de Louise Bourgeois », dans Pensées-plumes, Centre Georges Pompidou, 1995.