Marie Bourget
La Fabrication des églises
1983-84
Œuvre en 3 dimensions, Installation
Fer découpé et soudé, peinture noire mate et lavis jaune
177 x 330 x 28,5 cm
En 1983-84, Marie Bourget crée La Fabrication des églises, œuvre tridimensionnelle réalisée dans le cadre de l’exposition collective Été 84 au Nouveau Musée de Villeurbanne (réunissant des œuvres des artistes Marie Bourget, Jacqueline Dauriac, Bernard Faucon, Gloria Friedmann, François Guinochet, Jean-Marie Krauth, Ange Leccia, Felice Varini, Michel Verjux).
L’œuvre se compose de dix éléments en fer, identiques, peints en noir, alignés devant un mur peint en jaune au lavis. Jean Louis Maubant la commente à l’époque ainsi : « elle tisse en quelques lignes métalliques tout un paysage imaginaire ».
L'artiste s'est inspirée du Monastère de la Grande-Chartreuse, en Isère, et de la montagne environnante. L’ordonnancement des « toits » de la sculpture (comme des clochers stylisés) et le jeu de la forme sculptée avec son ombre renforcent l’analogie montagne-église. Le triangle utilisé ici pour les toits correspond, dans le vocabulaire de l’artiste, indifféremment à la montagne, à la vallée ou à l’édifice. Il répond à une lecture codifiée, non descriptive, du paysage, qui relie l’unité « maison » ou « église » à l’unité « montagne » sans changement formel, introduisant une ambivalence entre image et volume et entre architecture créée par l’homme et site naturel.
Comme souvent dans son travail, Marie Bourget attribue à l’œuvre un titre qui crée une connexion directe entre le visuel et le langage, et produit une image emblématique d’un ou plusieurs objet(s), une forme que l’on peut qualifier de générique, voire de syncrétique.