Camille Llobet
Faire la musique
2017
Réalisation : Camille Llobet
Caméra : Mathilde Fiet
Étalonnage : Théo Delarche
Avec Camille Cabrol, Mathieu Collet, Loïc Costerg, Vincent Descols, Romain Desgranges, Jérôme Grosset-Janin, Mathéo Jacquemoud, Anouck Jaubert, Oliver Marich, Marie Martinod, Lou Pallandre, Stéphane Pion, Thomas Roch-Dupland.
Projection vidéo couleur sonore
Durée : 15'
Tirage 2/5 + 2 EA
Coproduction des villes de Thonon-les-Bains et Saint-Gervais-les-Bains
Pour la vidéo Faire la musique (2017), d’une durée de quinze minutes, Camille Llobet met en place un protocole répété avec plusieurs protagonistes, qui lui permet d’explorer un aspect de la relation entre le corps et la pensée. Il s’agit de sportifs de haut niveau auxquels elle demande de réaliser un entraînement mental dans un lieu distinct de leur contexte habituel, et face caméra. Ce qui intéresse l’artiste est de déplacer et de saisir une de leurs répétitions mentales, exercice que les athlètes pratiquent au quotidien avant les compétitions.
Le spectateur découvre des corps qui s’activent, sautent, respirent profondément comme sous l’effet d’un effort intense : selon le principe des neurones miroirs, explique l’artiste, « imaginer une action active plus ou moins les mêmes zones cérébrales que de réaliser physiquement cette action ». L’artiste choisit comme décor la pile du pont de contournement de Saint-Gervais : un vaste espace vide et bétonné, glacial et bruyant, une scène d’un nouveau genre, propre à bouleverser l’expérience des sportifs dans leur séance d’entraînement. Les caractéristiques du lieu choisi par Camille Llobet font écho à sa propre méthode : la recherche d’une abstraction, d’une distance, avec ce qui est le plus familier. Ce qui fait dire au critique d’art Philippe Piguet, dans un entretien avec l’artiste : « Tout compte fait, ce que [Camille Llobet] tente de mettre en exergue par toutes sortes de biais plastiques, c’est l’espace de la pensée1 ».
1 Philippe Piguet, « Camille Llobet, La parole, le geste et la pensée », in Art Absolument n° 81, février 2018.