Les installations et les sculptures de Jacques Vieille sont fortes et silencieuses. Le thème est toujours celui de l'arbre, du feuillage au dessin compliqué. Sa démarche est toujours de s'accrocher à un élément d'architecture intérieure pour le métamorphoser mais il réinvente aussi des troncs gigantesques qui s'imposent à l'espace.
On se trouve littéralement envoûté par l'art du poète capable de poser les véritables et seules interrogations existentielles. Devant le tronc d'arbre obliquement contre un mur, sur lequel se développent des feuilles de papier reproduisant les branchages arrachés à l'arbre mutilé, on reçoit un choc physique, dû sans doute à la façon dont Jacques Vieille a pensé et réalisé son œuvre. La manière dont il a disposé sa création, au sein d'un espace privilégié, souligné par la traced de brûlures laissées sur le plancher, ajoute à la perception autre de sa sculpture.
Séduit par la simplicité des poutres supportant le toit, poutres terminées par des portants obliques disposés en angle droit, Jacques Vieille a habillé ces poteaux de signes gris et noir. En même temps, sur le sol, il a disposé magistralement des poutres identiques à celles supportant la toiture comme autant d'échos formels propres à stimuler l'esprit.
Enfin, un tronc d'arbre constitué par un ensemble de lamelles de bois laisse échapper à ses deux extrémités des morceaux de papier sur lesquels ont été dessinées par l'artiste les ramures inexistantes.
L'art de Jacques Vieille ici s'impose tout en précisant la richesse de son imagination et la diversité de son inspiration.