Une exposition qui s'articule sur trois moments : les grandes toiles, portraits en pied, figuratives ; les dessins découpés, de petits formats, aériens : enfin les « sculptures à entendre », dont le cliquetis évoque celui de la chère guillotine.
De grandes toiles dont les personnages blancs, se détachent sur un fond gris, dilué, déjà à la façon d'un collage. Des petits dessins, esquissés avec une grâce « naturelle » sur un tempo de faux néo-classique, et prolongés par des bandes de papiers déchirés roses ou bleus. Enfin les sculptures , destinées à couper court, à une parole.
L'une des préoccupations majeures de Tatafiore est la décollation. Faire entendre sa voix, même en perdant la tête : la tête coupée, la tête offerte, désignée. La tête, fraction « capitale », synonyme de pouvoir et d'esprit, qui, dans sa chute, à quelque chose à voir avec la perte du corps, le fantasme d'accouchement, de castration. Un thème ambigu, parce qu'il met en jeu l'ordre et la vertu, le droit et la mort, organisé en images avec ironie et subtilité. La forme se présente d'une façon délicate, comme pour évoquer la rhétorique d'une histoire défunte, qui passe, sans cesse, du publique à l'intime.