Prêts des œuvres de la Collection IAC, Villeurbanne/Rhône-Alpes :
Robert Adams, Our Lives and Our Children (Near the Rocky Flats Nuclear Weapons Plant), 1978 - 1981
Jimmie Durham, Arc de Triomphe for Personal Use(Arc de Triomphe à usage personnel), 1997
Öyvind Fahlström, Sketch for World Map Part I (Americas, Pacific) (Projet pour une carte du monde - 1° partie - Amériques, Pacifique), 1972
Jenny Holzer, Peter Nadin, Cabinet de Fend, Fitzgibbon, Holzer, Prince & Winters, 01 janvier 1980
Robert Adams, Our Lives and Our Children (Near the Rocky Flats Nuclear Weapons Plant), 1978 - 1981
Jimmie Durham, Arc de Triomphe for Personal Use(Arc de Triomphe à usage personnel), 1997
Öyvind Fahlström, Sketch for World Map Part I (Americas, Pacific) (Projet pour une carte du monde - 1° partie - Amériques, Pacifique), 1972
Jenny Holzer, Peter Nadin, Cabinet de Fend, Fitzgibbon, Holzer, Prince & Winters, 01 janvier 1980
Avec les œuvres de : Robert Adams, Simon Bergala, Michel Blazy, Bruno Botella, Cécile Bouffard, Anne Bourse, Jean-Alain Corre, Julien Creuzet, Jimmie Durham, Mimosa Echard, Öyvind Fahlström, Andrea Fraser, Jenny Holzer & Peter Nadin, Renaud Jerez, Pope. L, Sarah Tritz
L’exposition Citizen Collision – contre l’architecture au Réfectoire des Nonnes à Lyon du 18 janvier au 10 février 2018 s’inscrit dans ce travail de recherche. Elle fait suite à une première exposition, Of All Places, Painting (à la Galerie du collège Marcel Duchamp EMBAC Châteauroux), qui explorait la dimension spatiale de la peinture dans le cadre de l’exposition et dans celui de l’espace public.
I'm kind of a writer, I like writing, but what I don't like about writing is the same thing I don't like about architecture, It replaces metaphor with truth. It says that there is such a thing as truth and that it has this truth. Jimmie Durham
Citizen Collision – contre l’architecture rassemble des œuvres qui au travers des figures de l’architecture ou de la cartographie évoquent la ville. Depuis longtemps des liens forts se sont tissés entre une fonction projective de l’art qui a vocation à modéliser l’espace de la vie collective et l’idéal de la cité, la définition de l’espace public et politique.
Dans un premier temps, les œuvres présentent des figures liées à l’architecture ou à la ville au moyen de médiums très variés, textes, peintures, sculptures (Bruno Botella), vidéos (Andrea Fraser), ou installations vivantes. Ces travaux ont en commun d’aborder la ville comme une scène de théâtre, un espace unifié et idéalisé conçu pour y inscrire une narration historique. Dans la plupart de ces œuvres, une critique de la situation de l’exposition rejoint celle de la fonction symbolique de l’architecture.
Un poème de Jenny Holzer ouvre l’exposition. Le texte questionne le conditionnement de la vie individuelle produit par l’architecture dans l’organisation des sphères privées et publiques. Tout près, l’œuvre de Michel Blazy Sculpcure, empilement de peaux d’orange en décomposition, confronte la permanence verticale de l’architecture aux transformations du vivant. L’exposition se poursuit avec un ensemble de « modèles » architecturaux (Jean-Alain Corre, Mimosa Echard) parmi lesquels une sculpture de Jimmie Durham, Arc de Triomphe for Personal Use. Il s’agit d’un simple arc de métal aux dimensions d’une porte voutée, et de petites roues qui permettent de déplacer « l’arc ». Pièce centrale de cette première partie, Arc de Triomphe for Personal Use produit de manière explicite cette double critique, celle de la permanence des images que l’architecture produit dans la ville, sa fonction symbolique, mais aussi critique de la situation de l’exposition où l’artiste propose pour tout un chacun une image du monde.
Dans un second temps, l’exposition s’oriente à l’inverse vers l’apparition de l’imprévisible, vers une perception de phénomènes qui échappent à la transparence nécessaire à l’écriture d’une Histoire commune. C’est cette fois par le détournement des motifs de la cartographie et de la géographie que les œuvres procèdent pour ouvrir des perceptions horizontales et archipéliques.
Les « maps » d’Öyvind Fahlström croisent la structure de la cartographie avec l’écriture de la bande dessinée. Ces cartes sont constituées d’un fourmillement d’informations créant d’innombrables localités. Par leurs juxtapositions, elles occupent un espace continu, mais il est impossible de les lire selon un mouvement linéaire qui parcourerait la totalité. On retrouve ce type de relation à l’espace dans le travail d’Anne Bourse dont les papiers découpés constituent un espace archipélique qui se déploie cette fois dans l’espace sur des panneaux de plexiglas. Les panneaux sont à la fois un lieu de projection pour le regard mais aussi des parois qui recomposent l’espace de l’exposition.
Ensuite, plusieurs propositions présentent des « corps archipéliques », sculptures composées de matériaux et de gestes hétérogènes. Ici chaque matériau apparait d’abord dans son agencement à un ensemble plus vaste. Chacun de ces travaux manifeste à sa manière une forme de vie singulière qui résulte d’une « archipélisation » de l’espace et des corps. Ces formes, inattendues par le tissu qu’elles forment, sont relatives à une totalité, au « tout-monde » selon l’expression d’Édouard Glissant. Mais cette totalité n’est pas celle que l’on peut embrasser d’un point de vue unique, point de vue qui nécessite de résumer toute chose selon des concepts généralisant. C’est au contraire une totalité qui se perçoit chaque fois différemment, par les relations singulières qui se forment entre différentes perceptions, entre différents lieux.
Le film The People clôt l’exposition. Les rush filmées pendant des années par Mimosa Echard lorsqu’elle était adolescente, dans la communauté-village où elle a grandi, sont superposées de sorte que plusieurs images, plusieurs temps, s’interpénètrent sur l’écran. L’espace de vie de la petite communauté n’y apparait pas selon des repères géographiques mais à travers des mouvements incessants qui, plutôt que d’entrer dans le mouvement linéaire du film, se rencontrent dans la profondeur de l’image. C’est aussi la rencontre de la temporalité d’une vie ré-inventée parmi les ruines d’un village dont le passé est oublié, et celle cyclique et répétitive de la nature.
L’exposition Citizen Collision – contre l’architecture au Réfectoire des Nonnes à Lyon du 18 janvier au 10 février 2018 s’inscrit dans ce travail de recherche. Elle fait suite à une première exposition, Of All Places, Painting (à la Galerie du collège Marcel Duchamp EMBAC Châteauroux), qui explorait la dimension spatiale de la peinture dans le cadre de l’exposition et dans celui de l’espace public.
I'm kind of a writer, I like writing, but what I don't like about writing is the same thing I don't like about architecture, It replaces metaphor with truth. It says that there is such a thing as truth and that it has this truth. Jimmie Durham
Citizen Collision – contre l’architecture rassemble des œuvres qui au travers des figures de l’architecture ou de la cartographie évoquent la ville. Depuis longtemps des liens forts se sont tissés entre une fonction projective de l’art qui a vocation à modéliser l’espace de la vie collective et l’idéal de la cité, la définition de l’espace public et politique.
Dans un premier temps, les œuvres présentent des figures liées à l’architecture ou à la ville au moyen de médiums très variés, textes, peintures, sculptures (Bruno Botella), vidéos (Andrea Fraser), ou installations vivantes. Ces travaux ont en commun d’aborder la ville comme une scène de théâtre, un espace unifié et idéalisé conçu pour y inscrire une narration historique. Dans la plupart de ces œuvres, une critique de la situation de l’exposition rejoint celle de la fonction symbolique de l’architecture.
Un poème de Jenny Holzer ouvre l’exposition. Le texte questionne le conditionnement de la vie individuelle produit par l’architecture dans l’organisation des sphères privées et publiques. Tout près, l’œuvre de Michel Blazy Sculpcure, empilement de peaux d’orange en décomposition, confronte la permanence verticale de l’architecture aux transformations du vivant. L’exposition se poursuit avec un ensemble de « modèles » architecturaux (Jean-Alain Corre, Mimosa Echard) parmi lesquels une sculpture de Jimmie Durham, Arc de Triomphe for Personal Use. Il s’agit d’un simple arc de métal aux dimensions d’une porte voutée, et de petites roues qui permettent de déplacer « l’arc ». Pièce centrale de cette première partie, Arc de Triomphe for Personal Use produit de manière explicite cette double critique, celle de la permanence des images que l’architecture produit dans la ville, sa fonction symbolique, mais aussi critique de la situation de l’exposition où l’artiste propose pour tout un chacun une image du monde.
Dans un second temps, l’exposition s’oriente à l’inverse vers l’apparition de l’imprévisible, vers une perception de phénomènes qui échappent à la transparence nécessaire à l’écriture d’une Histoire commune. C’est cette fois par le détournement des motifs de la cartographie et de la géographie que les œuvres procèdent pour ouvrir des perceptions horizontales et archipéliques.
Les « maps » d’Öyvind Fahlström croisent la structure de la cartographie avec l’écriture de la bande dessinée. Ces cartes sont constituées d’un fourmillement d’informations créant d’innombrables localités. Par leurs juxtapositions, elles occupent un espace continu, mais il est impossible de les lire selon un mouvement linéaire qui parcourerait la totalité. On retrouve ce type de relation à l’espace dans le travail d’Anne Bourse dont les papiers découpés constituent un espace archipélique qui se déploie cette fois dans l’espace sur des panneaux de plexiglas. Les panneaux sont à la fois un lieu de projection pour le regard mais aussi des parois qui recomposent l’espace de l’exposition.
Ensuite, plusieurs propositions présentent des « corps archipéliques », sculptures composées de matériaux et de gestes hétérogènes. Ici chaque matériau apparait d’abord dans son agencement à un ensemble plus vaste. Chacun de ces travaux manifeste à sa manière une forme de vie singulière qui résulte d’une « archipélisation » de l’espace et des corps. Ces formes, inattendues par le tissu qu’elles forment, sont relatives à une totalité, au « tout-monde » selon l’expression d’Édouard Glissant. Mais cette totalité n’est pas celle que l’on peut embrasser d’un point de vue unique, point de vue qui nécessite de résumer toute chose selon des concepts généralisant. C’est au contraire une totalité qui se perçoit chaque fois différemment, par les relations singulières qui se forment entre différentes perceptions, entre différents lieux.
Le film The People clôt l’exposition. Les rush filmées pendant des années par Mimosa Echard lorsqu’elle était adolescente, dans la communauté-village où elle a grandi, sont superposées de sorte que plusieurs images, plusieurs temps, s’interpénètrent sur l’écran. L’espace de vie de la petite communauté n’y apparait pas selon des repères géographiques mais à travers des mouvements incessants qui, plutôt que d’entrer dans le mouvement linéaire du film, se rencontrent dans la profondeur de l’image. C’est aussi la rencontre de la temporalité d’une vie ré-inventée parmi les ruines d’un village dont le passé est oublié, et celle cyclique et répétitive de la nature.