Né en 1988 à Audincourt (Doubs, France),
Vit et travaille à lyon et saint-chamond (loire, france)
Maxime Lamarche a suivi des études en génie mécanique à Montbéliard avant de bifurquer et d'entrer aux Beaux-Arts de Lyon, dont il sort diplômé en 2012. Il conçoit des sculptures fonctionnelles qui sortent des murs des musées et des installations dans l'espace public. Ses œuvres ont été présentées lors de manifestations en France, comme au Voyage à Nantes en 2012, pour la 13e Biennale de Lyon en 2015 ou au Printemps de septembre à Toulouse en 2018, mais aussi en 2017 au CAFA Art Museum de Pékin.
La formation en ingénierie mécanique qu'a suivie Maxime Lamarche avant ses études artistiques, loin d'être anecdotique dans sa biographie, alimente son travail plastique. Ses sculptures et installations empruntent aux domaines de l'automobile, du nautisme, mais aussi de la construction. Parfois les formes se percutent, créant des hybrides de voiliers et de voitures, sirènes d'une ère postindustrielle, post-choc pétrolier et post-fordiste, tels des monstres amphibies échoués au XXIe siècle. Une poétique du naufrage ou de la déroute qui se manifeste dans l’œuvre Midnightswim [bain de minuit] (2012), où le tronçon d'une antique Ford flotte à la surface d'un étang, répétant un stéréotype du cinéma hollywoodien. Vision teintée de nostalgie qui se fait plus critique avec Twelve O'clock (2018) et Burnout (2014), véritables « machines célibataires1 » incarnant la course folle et absurde d'une industrie automobile qui tourne désormais à vide.
La série des Accidents de surface, réalisée entre 2015 et 2019 évoque plus frontalement encore la faillite du rêve automobile issu des Trente Glorieuses, en présentant des morceaux de carrosseries crevassées. Si l'on pense au film Crash de David Cronenberg, les craquelures à la surface suggèrent aussi des reliefs montagneux, comme l'inscription sur la tôle des paysages traversés par la voiture. Le paysage intervient dans le travail de Maxime Lamarche d'abord en tant que cadre de ses œuvres in situ, mais aussi parce qu'il porte la trace des crises économiques et de leurs conséquences, comme l'abandon des bassins industriels ou la réunification de grands projets immobiliers qu'évoque l'installation Teruel-Alcaniz (2017). Paysages témoins aussi du changement climatique, dont l'artiste prend acte lorsque, au cours d’une expédition artistique au sommet du glacier d’Aletsch en Suisse, il installe dans la glace des cactus, annonciateurs impromptus d'un désastre imminent.
1 Sur la thématique des “machines célibataires” voir Les machines célibataires, textes de l’exposition d’Harald Szeemann, 1975 ; ou Michel Carrouges, Les Machines Célibataires, 1954