Un Musée clandestin à Strasbourg I

L’IAC possède une installation visuelle de Gérard Collin-Thiébaut composée de 10 œuvres incluant un tabouret, un projecteur de diapositives et un dispositif sonore Ombre portée. Émission lumineuse (1981), D’une Génération l’autre (1981), Le Courant d’air (1981), Le Non-vu des instants perdus (1982), Effet de réel (1982), Le Sujet laisse la place aux décors de sa vie (1982), Lascaux (1982), Un Musée clandestin à Strasbourg I (1982), Pycnolepsie (1982), L’artiste parcourt sa propre exposition (1983).
Les dispositifs audiovisuels de Gérard Collin-Thiébaut concentrent sa pratique artistique à partir des années 80, comme un moyen de réunir, filtrer et redistribuer un ensemble d’interprétations dessinées et photographiques. Ici un projecteur de diapositives, posé sur un tabouret, projette sur le mur des dessins ou des montages photographiques dont les diapositives sont des documents photographiques. Les projections reprennent l’échelle des formats originaux et c'est dans ce rapport médiatique que se détermine la distance entre le tabouret et le mur. Les projections sont augmentées d’un dispositif sonore pensé comme une manière de dérouter la perception par des jeux de contrastes mais aussi des interruptions. Tour à tour défilent : un vieil Israélite devant le Mur des Lamentations puis Fritz Lang sur une musique de Stabat Mater, ou bien une installation de Joseph Beuys accompagnée de chants de Noël allemands, ou encore le clocher d'une église se reflétant dans la mer sur une musique évoquant le bruit d'un avion. Ces jeux de mise à distance, cherchent à questionner « les correspondances ou, plus précisément, (…) la faculté humaine à faire des liens entre des éléments¹ ».

¹ https://www.zerodeux.fr/news/gerard-collin-thiebaut/