Prêt de l'œuvre de la Collection IAC, Villeurbanne/Rhône-Alpes :
Anish Kapoor, Full (Complet), 1983
Anish Kapoor, Full (Complet), 1983
Cette exposition fait écho à celle organisée en même temps au Couvent des Jacobins Au-delà de la couleur, le noir et le blanc dans la Collection Pinault, avec laquelle elle partage un billet commun. Ces deux expositions, qui inviteront à la déambulation dans la ville, prennent place dans le contexte de la programmation plus large "Le Temps d’un été", mobilisant toutes les structures dédiées à l’art contemporain à Rennes.
Avec les œuvres des artistes : Caroline Achaintre, Dove Allouche, Michel Blazy, Ulla von Brandenburg, Michele Ciacciofera, Edith Dekyndt, Daniel Dewar et Grégory Gicquel, Dan Flavin, Gérard Gasiorowski, Katharina Grosse, Ann Veronica Janssens, Véronique Joumard, Anish Kapoor, Mike Kelley, Aglaïa Konrad, Wolfgang Laib, Perrine Lievens, Vincent Malassis, Flora Moscovici, Jean-Luc Moulène, Florian et Michael Quistrebert, Evariste Richer, SARKIS, Lucy Skaer, Jennifer Tee, herman de vries, Remy Zaugg.
Les relations entre la couleur et la matière dans l’art
Traiter de la couleur en art peut sembler relever de la plus banale évidence, l’expérience de la couleur étant une donnée élémentaire de notre rapport aux œuvres. L’exposition La couleur crue qui sera présentée au Musée des beaux-arts se concentre sur une approche sensible de la matière des œuvres et sur l’expérience des visiteurs face à elles. Elle choisit de focaliser sur le lien qui unit matière et couleur lorsque la seconde n’éclipse pas la première.
Le terme de couleur crue renvoie aux éléments fournis en profusion par la nature, aux forces telluriques et aux socles communs d’une histoire de l’art plurimillénaire. Elle peut suggérer l’aspiration à une forme de simplicité, par opposition aux sophistications des sociétés matérialistes. Le choix de mettre en avant la matière brute pour sa couleur est ancien dans l’histoire de l’art. On le retrouve dans les incrustations de matières précieuses de la sculpture antique, les peintures sur pierres polies de la Renaissance, les jupes en tulle de la petite danseuse de Degas et toutes les expériences de collusion entre matière réelle et illusion d’optique dans l’art du XXème siècle.
La couleur crue renvoie aussi à des procédés chimiques et des expérimentations menées par des cohortes d’artistes-alchimistes de plusieurs époques. La couleur crue évoque enfin l’emploi direct d’objets trouvés, de matériaux considérés comme non nobles et des techniques artisanales, abondamment remis au centre de la question artistique par plusieurs générations d’artistes des XXème et XXIème siècles, de l’Art & Craft à l’Arte Povera, jusqu’à aujourd’hui.
La matière de la couleur aujourd’hui
Derrière ce lien étroit apparaît d’emblée la question de l’existence de la couleur à l’état naturel et de sa relation à la lumière. Comment les contrastes de matières donnent-ils naissance aux formes, comment la trace du vivant marque-t-elle l’empreinte d’un passage éphémère sur Terre ? Comment la couleur existe-t-elle dans la matière même ? Comment peut-on la capter, la figer, la transmettre ?
L’exposition La couleur crue explore ainsi la couleur de la matière dans la variété des formes et des formats dont les artistes se sont saisis ces dernières années. Elle entre dans les profondeurs de la matière-couleur à travers des œuvres, des processus et des expérimentations aussi bien naturels que technologiques.
Le parcours de l’exposition
L’exposition se déroule de manière progressive dans les espaces du Musée des beaux-arts de la matière la plus brute à la plus immatérielle. Le parcours débute avec des œuvres dont la couleur est celle de la matière qui les compose, dans son plus simple appareil. Elle se poursuit avec des artistes qui s’intéressent aux matériaux, et par là-même aux techniques et savoir-faire qu’ils activent et mettent en œuvre. Une troisième partie donne toute leur place aux "immatériels" qui constituent aussi les œuvres : toute matière-couleur renvoie à la réalité, aux objets qui la constituent et à la symbolique dont ils sont porteurs. Enfin, le parcours s’achève sur les questions de dématérialisation des œuvres : comment ces dernières se libèrent-elles de leur support, comment le processus de perception prend-il le pas sur la confrontation à un objet figé, comment le traitement de la lumière entre-t-il en jeu ?
Matière, matériaux, "immatériels", dématérialisation constituent ainsi le fil conducteur de La couleur crue. La matière-couleur y prend forme dans des mediums variés comme la peinture, la sculpture, l’objet, le texte, le son, l’installation mais aussi la vidéo, dans des œuvres matérielles et incarnées, immatérielles ou conceptuelles, immersives ou frontales.
Texte des commissaires : Jean-Roch Bouiller, Sophie Kaplan, Anne Langlois
Avec les œuvres des artistes : Caroline Achaintre, Dove Allouche, Michel Blazy, Ulla von Brandenburg, Michele Ciacciofera, Edith Dekyndt, Daniel Dewar et Grégory Gicquel, Dan Flavin, Gérard Gasiorowski, Katharina Grosse, Ann Veronica Janssens, Véronique Joumard, Anish Kapoor, Mike Kelley, Aglaïa Konrad, Wolfgang Laib, Perrine Lievens, Vincent Malassis, Flora Moscovici, Jean-Luc Moulène, Florian et Michael Quistrebert, Evariste Richer, SARKIS, Lucy Skaer, Jennifer Tee, herman de vries, Remy Zaugg.
Les relations entre la couleur et la matière dans l’art
Traiter de la couleur en art peut sembler relever de la plus banale évidence, l’expérience de la couleur étant une donnée élémentaire de notre rapport aux œuvres. L’exposition La couleur crue qui sera présentée au Musée des beaux-arts se concentre sur une approche sensible de la matière des œuvres et sur l’expérience des visiteurs face à elles. Elle choisit de focaliser sur le lien qui unit matière et couleur lorsque la seconde n’éclipse pas la première.
Le terme de couleur crue renvoie aux éléments fournis en profusion par la nature, aux forces telluriques et aux socles communs d’une histoire de l’art plurimillénaire. Elle peut suggérer l’aspiration à une forme de simplicité, par opposition aux sophistications des sociétés matérialistes. Le choix de mettre en avant la matière brute pour sa couleur est ancien dans l’histoire de l’art. On le retrouve dans les incrustations de matières précieuses de la sculpture antique, les peintures sur pierres polies de la Renaissance, les jupes en tulle de la petite danseuse de Degas et toutes les expériences de collusion entre matière réelle et illusion d’optique dans l’art du XXème siècle.
La couleur crue renvoie aussi à des procédés chimiques et des expérimentations menées par des cohortes d’artistes-alchimistes de plusieurs époques. La couleur crue évoque enfin l’emploi direct d’objets trouvés, de matériaux considérés comme non nobles et des techniques artisanales, abondamment remis au centre de la question artistique par plusieurs générations d’artistes des XXème et XXIème siècles, de l’Art & Craft à l’Arte Povera, jusqu’à aujourd’hui.
La matière de la couleur aujourd’hui
Derrière ce lien étroit apparaît d’emblée la question de l’existence de la couleur à l’état naturel et de sa relation à la lumière. Comment les contrastes de matières donnent-ils naissance aux formes, comment la trace du vivant marque-t-elle l’empreinte d’un passage éphémère sur Terre ? Comment la couleur existe-t-elle dans la matière même ? Comment peut-on la capter, la figer, la transmettre ?
L’exposition La couleur crue explore ainsi la couleur de la matière dans la variété des formes et des formats dont les artistes se sont saisis ces dernières années. Elle entre dans les profondeurs de la matière-couleur à travers des œuvres, des processus et des expérimentations aussi bien naturels que technologiques.
Le parcours de l’exposition
L’exposition se déroule de manière progressive dans les espaces du Musée des beaux-arts de la matière la plus brute à la plus immatérielle. Le parcours débute avec des œuvres dont la couleur est celle de la matière qui les compose, dans son plus simple appareil. Elle se poursuit avec des artistes qui s’intéressent aux matériaux, et par là-même aux techniques et savoir-faire qu’ils activent et mettent en œuvre. Une troisième partie donne toute leur place aux "immatériels" qui constituent aussi les œuvres : toute matière-couleur renvoie à la réalité, aux objets qui la constituent et à la symbolique dont ils sont porteurs. Enfin, le parcours s’achève sur les questions de dématérialisation des œuvres : comment ces dernières se libèrent-elles de leur support, comment le processus de perception prend-il le pas sur la confrontation à un objet figé, comment le traitement de la lumière entre-t-il en jeu ?
Matière, matériaux, "immatériels", dématérialisation constituent ainsi le fil conducteur de La couleur crue. La matière-couleur y prend forme dans des mediums variés comme la peinture, la sculpture, l’objet, le texte, le son, l’installation mais aussi la vidéo, dans des œuvres matérielles et incarnées, immatérielles ou conceptuelles, immersives ou frontales.
Texte des commissaires : Jean-Roch Bouiller, Sophie Kaplan, Anne Langlois