Née en 1974 à Romans (France)
Vit et travaille à Lyon (France)
Delphine Balley est une photographe formée à l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles. En 2002, elle débute la série de photographies L’Album de famille, qui sera montrée dès 2003 à la Galerie 9bis de Saint-Étienne, à l’exposition Jeunisme du FRAC Champagne-Ardenne, aux Subsistances à Lyon, et au Centre de la Photographie de Lectoure. Delphine Balley est lauréate de l’édition 2019 du Prix Camera Clara. En 2021 elle est invitée par le macLYON à présenter l’exposition Figures de cire.
Elle réalise des photographies composées dans lesquelles le réel et la fiction s’enchevêtrent. Tout part bien de la réalité, d’un fragment d’histoire, d’un fait divers trouvé dans un journal, d’une anecdote des siècles passés ou d’une légende locale, mais bientôt les fantasmes s’en mêlent, l’imagination de l’artiste travaille... Le travail de Delphine Balley se déploie essentiellement par séries de photographies, et intègre par ce format la dimension narrative qui intéresse l’artiste.
Les séries de Delphine Balley mettent en scène de petites histoires intimes ou collectives, quotidiennes ou exceptionnelles, en les teintant d’étrange et d’insolite, jouant souvent avec ce phénomène que Freud appelle l’« inquiétante étrangeté » (Unheimlichkeit : la sensation d’avoir déjà vu une chose quelque part, mais légèrement différente), ou en intégrant des phénomènes surnaturels inexpliqués. Les photographies de Delphine Balley sont toujours très construites, la mise en scène, les décors et l’éclairage sont travaillés jusqu’à obtenir un effet théâtral, convoquant volontiers des références cinématographiques ou picturales. Chaque détail est calculé, du papier peint aux accessoires, en passant par le maquillage : tout est fait pour servir ces saynètes, et chaque élément est choisi tant pour ses caractéristiques esthétiques, afin de l’inscrire dans une ambiance, un contexte précis, que pour sa dimension symbolique nécessaire à la construction de la fiction. Les photographies de Delphine Balley sont inspirées de faits réels, banalités du quotidien qui deviennent pivots d’une fable rêvée par l’artiste : depuis le huis clos familial de l’artiste (L’Album de famille, 2005-2010), jusqu’aux faits divers sordides (Le Goût du Crime, commande du magazine du journal Le Monde, 2009), en passant par une anecdote et un lieu (11, Henrietta Street, 2007) ou la vie fictive d’une personne.