Née en 1957 à Bordeaux (France)
Vit et travaille à Milan (Italie)
Nathalie Du Pasquier, d’abord designeuse graphique, ancienne membre du groupe iconique Memphis, est une peintre française dont le travail exerce encore aujourd’hui une grande influence. Ses œuvres ont été présentées lors d’expositions collectives et personnelles, parmi lesquelles Natures mortes au Musée des Arts décoratifs de Paris en 2004, Construction à Fotokino à Marseille en 2015, big objects not always silent à la Kunsthalle de Vienne en 2016, BIG OBJECTS NOT ALWAYS SILENT à l’Institute of Contemporary Art de Philadelphie en 2017, Cultura materiale à la Haute École d’Art et de Design de Genève, ainsi que Other Rooms au Camden Arts Centre de Londres en 2017.
Après l’obtention de son baccalauréat, Nathalie Du Pasquier préfère voyager plutôt que poursuivre ses études. Après avoir parcouru le monde, de l’Afrique à l’Australie, en passant par l’Inde, elle décide finalement de s’installer en 1979 à Milan où elle commence par dessiner des tissus pour les imprimeurs sur soie de la région de Côme et travaille comme illustratrice. En 1981, elle rejoint le groupe Memphis, fondé une année auparavant à Milan par l’influent designer italien Ettore Sottsass. En réunissant autour de lui un groupe hétéroclite d’architectes, designers, dessinateurs de BD, personnalités de tous horizons géographiques (italiens, français, espagnols, japonais, etc.), Sottsass entend défier la notion de bon goût, réhabilite le kitsch, milite pour l’utilisation de couleurs vives, de matériaux nouveaux comme le laminé plastique et développe un répertoire expérimental de formes géométriques irrévérencieuses. Memphis reste encore à ce jour un exemple flamboyant de l’arrivée du postmodernisme dans le champ des arts.
De 1981 à 1987, Nathalie Du Pasquier participe pleinement de ce bouleversement des codes du design en créant des meubles, du textile, des motifs imprimés désormais iconiques (Tapis pour Memphis de 1983, par exemple) mais également des objets comme sa Lampe Désir (1983-1984) ou son Vase Memphis (1985). À partir de 1987, et un an avant la dissolution du groupe, elle cesse tout travail lié au design et désigne la peinture comme sa seule et unique activité. Dès lors, elle poursuit dans le champ pictural ses recherches formelles en peignant des natures mortes où figurent objets et mobiliers avec lesquels elle entretient un commerce si particulier. Si elle peint des scènes aux accents surréalistes et métaphysiques à la fin des années 1990, son style évolue dans la décennie qui suit vers une épure progressive, les objets peuplant ses toiles deviennent peu à peu sujets à une stylisation géométrique (Untitled, 1999) voire à une forme d’hyper-réalisme (Very Grey, 2002). Depuis 2002, mais plus encore ces dernières années, Nathalie Du Pasquier a mis en volumes les assemblages de formes et d'objets familiers qu’elle couchait sur sa toile. Ses sculptures (Construction, 2012) et installations poursuivent encore avec brio une réflexion se jouant des frontières entre art et design, forme et fonctionnalité. Dans les années 2000, Nathalie Du Pasquier renoue avec le design par des collaborations ponctuelles, notamment avec des acteurs du textile et de la mode, pour redessiner des motifs post-Memphis.