Né en 1951 à Taninges (France)
Vit et travaille à montjustin (France)
Issu d'une famille d'ébénistes, Hubert Marcelly se forme au travail du bois avant de s'orienter vers la sculpture. Outre son travail d'artiste, il a été commissaire d'exposition et a enseigné pendant une vingtaine d'années à l'École des Beaux-Arts d'Annecy (aujourd’hui ESAAA). Résident de la Casa de Velázquez à Madrid entre 1990 et 1992, il a été exposé à Angle Art contemporain à Saint-Paul-Trois-Châteaux (en 1989 et 2013), à la Galería Fernando Latorre (Saragosse, 1992) et au Seoul Art Space Seogyo en 2016. Par ailleurs, il a contribué à l'ouvrage collectif In octavo dirigé par David Zerbib1.
La carrière d’Hubert Marcelly semble tracer une ligne discontinue, interrompue au profit d'activités plus confidentielles (notamment son rôle d'enseignant en école d'art). Il s'en dégage pourtant une réflexion persistante sur la notion d'espace, qui se manifeste d'abord sur un plan formel et sculptural avant d'aboutir à des considérations plus politiques d'occupation, de partage, de collectif. Les premières œuvres sont des sculptures modulaires, souvent accrochées au mur et fabriquées à partir de matériaux usinés, comme le fibrociment, l'aggloméré ou la résine polyester. Malgré l'utilisation de matériaux de construction, les œuvres n'ont qu'un rapport distant à l'architecture, qui y est plutôt fragmentée, réduite à sa dimension abstraite ou purement structurelle, comme dans la série des Bas-reliefs (1986-87) : il s'agit de sculptures d'apparence minimaliste faites de feuilles d'acier pliées à 90°. La déclinaison de ce principe lui permet de créer des figures évoquant une équerre, un cadre ou un escalier, ou simplement de mettre en lumière une dialectique de forme et de contre-forme, de passage du plan au volume. Les À-dos (1991), des structures en acier galvanisé – sortes d'estrades verticales – reprennent cette esthétique froide et industrielle, égayée parfois de tissus colorés, à l'instar de ces caisses à l'intérieur tapissé de velours comme pour transporter un objet particulièrement luxueux (Sans titre, 1990).
Dans les années 2010, Hubert Marcelly privilégie des formes d'intervention à la production d'objets en tant que telle. En 2013 il présente, pour la Galerie Showcase à Grenoble, Assolement I : la vitrine qui constitue l'espace d'exposition est obstruée, de l'intérieur, par un « mur » de pavés carrés, semblables à ceux utilisés alentour comme revêtement des rues piétonnes. Semblables aussi, dans l'imaginaire, à ceux que jetaient les étudiants de mai 68, et sous lesquels devait se trouver une plage. « Assolement » désigne le fait de diviser des terres agricoles en parties égales, dont l'une sera laissée en jachère pour prévenir l'épuisement des sols. C'est cette vacance de l'espace, libéré de sa fonction productive, qu’Hubert Marcelly met également en œuvre à Angle, avec une exposition précisément intitulée Jachère (2013). Le lieu d'exposition en lui-même reste inoccupé, tandis que des tribunes sont programmées en divers endroits, qui donnent la parole à un économiste, un philosophe ou un paysan. Le « partage du sensible » signifie une redistribution du temps autant que de l'espace ; ainsi, après le temps de la contemplation vient celui de l'action.
1 In Octavo. Des formats de l'art. Dijon : les presses du réel, 2015.