Né en 1946 à Saint-Paul's Cray, Londres (angleterre, ROYAUME-UNI)
Vit et travaille à New-York (état de new york, États-Unis)
Anthony McCall est une figure majeure du cinéma expérimental des années 1970. Avant tout connu pour ses œuvres de « lumières solides », il a exposé dans de nombreuses institutions européennes et américaines, telles que La Tate à Londres (2004), le Museum für Moderne Kunst à Francfort (2005), l’Institut d’art contemporain à Villeurbanne (2006), HangarBicocca à Milan (2009), le Moderna Museet à Stockholm (2009).
Ces dernières années, il a présenté différentes expositions personnelles, dont, en France, Solid Light Works aux Abattoirs de Toulouse (2013) et Leaving (With Two-Minute Silence) à la Villa Arson, à Nice (2018). En 2019, Anthony McCall participe au programme Four Simultaneous Soloists, série de performances musicales organisées par David Grubbs à Pioneer Works, Brooklyn, New York, ce qui donne lieu à la publication d’un livre d’artiste. En 2020, le Denver Art Museum lui consacre l’exposition Eyes On: Anthony McCall.
Au croisement de la sculpture, du cinéma, de la performance et du dessin, le travail d’Anthony McCall est aujourd’hui considéré dans son importance historique pour l’art de ces dernières décennies et l’expérimentation de la perception.
Anthony McCall réalise au cours des années 1970 une série de films de «lumière solide », qui pose les bases d’un nouveau « cinéma géométrique» et inaugure une création expérimentale nourrie à la fois de la scène artistique et de la création cinématographique. Line Describing a Cone, est, dès 1973 - année de son départ pour New York -, emblématique des recherches de l’artiste. Avec ce premier Solid Film, et selon un principe d’économie de moyens, Anthony McCall affirme la spécificité du cinéma dans ses propres composantes, à savoir le phénomène de projection lui-même, et privilégie une dimension à la fois performative et processuelle (l’œuvre s’énonce telle qu’elle est et s’expose telle qu’elle devient).
À la différence des premiers Solid Films, les installations récentes d’Anthony McCall sont réalisées non plus à partir de formes géométriques simples, mais de combinaisons de lignes et de courbes sinusoïdales oscillantes.
Ces films, à travers des formes plus complexes et irrégulières, impliquent un processus de visualisation différent par rapport à Line Describing a Cone : mémorisation de ce qui s’est passé et anticipation de ce qui va se produire. Le changement de motif s’accompagne de l’adoption d’un nouveau mode de projection. Les premiers films étaient directement tracés à la surface de la pellicule au moyen d’un stylo-bille, d’un compas et de gouache blanche. Aujourd’hui, les films d’Anthony McCall ont une dimension technologique. L’artiste utilise des logiciels de design : pellicules et projecteurs 16mm ont été troqués contre fichiers numériques, ordinateurs et vidéo projecteurs.
Les films d’Anthony McCall ne se réduisent pas à l’élucidation de leur propriété formelle : les « sculptures » apparaissent en réaction au lieu d’exposition. Le spectateur fait alors l’expérience de la lumière – une expérience matérielle. Il est invité à frôler le faisceau, lui tourner autour, le traverser et à aller se glisser en son centre. Pour que l’expérience soit totale, elle doit être à la fois intérieure et extérieure.