Né en 1972 à La Roche-sur-Yon (France)
Vit et travaille à Lyon (France)
Pascal Poulain étudie à l’École nationale des beaux-arts de Lyon où il obtient son diplôme en 1998. Il poursuit son cursus l’année suivante en post-diplôme. Depuis 2004, il est enseignant dans cette même école. Son travail a été exposé au Magasin à Grenoble, à la Yokohama Civic Art Gallery de Yokohama, au Centre National de la Photographie à Paris ainsi qu’à la Zoo Galerie à Nantes et à la BF15 à Lyon. En 2015, il a présenté l’exposition Geography Expert, History Freak à l’INSA Lyon, Hall des Humanités, en résonance à la 13e Biennale de Lyon.
Pascal Poulain interroge notre représentation du réel et les mécanismes de construction de l’image par le prisme de la photographie. Mêlant fréquemment photographies et dispositifs de monstration dans ses installations, il joue tout autant avec des effets de séduction que de mise à distance. À partir de 1997, l’artiste n’a eu de cesse de « surexposer la réalité », selon la formule de l’historien de l’art Pascal Beausse1, et de déconstruire représentations et discours, à l’instar de cette photographie d’un abribus sortant flambant-neuf de l’usine dans un paysage hivernal (Prototype, 1997). Définissant volontiers son travail comme une « fabrication d’images », l’artiste poursuit son investigation du quotidien selon divers modes opératoires (gestes performés, photographies, images générées informatiquement, textes, etc.). Son regard scrute le paysage urbain, son mobilier, ses juxtapositions incongrues (My home sur un toit, 2003) tout autant que ses effets de saturation voilant l’image (Sans Titre (La Bâche), 2003 ; Sans Titre (Folies), 2004).
Pour 1965 / 2012, réalisée entre 2007 et 2012, l’artiste a découpé sur des pochoirs de nombreux slogans de candidats aux élections présidentielles françaises depuis 1965. Il a par la suite photographié plusieurs personnes. Celles-ci essaient d’imprimer ces phrases sur le sol avec difficulté par l’effet du soleil. Le résultat est une suite de slogans interchangeables et standardisés où ne s’exprime qu’un vide politique en lieu et place d’une vision de la France. Du Puy-du-Fou (Le Grand Parc, 2008) à Dubaï (Cityphase II, 2009), ses préoccupations l’ont emmené notamment dans des endroits où se réalisent des projets pharaoniques, révélant à chaque fois leur artificialité, ce que les images de communication et les discours tentent de dissimuler. Les images de Pascal Poulain, avec leur rendu séduisant, feignent une forme de superficialité où n’affleurent, qu’après une étude patiente, un ou plusieurs détails pour troubler notre rapport au réel.
1 Pascal Beausse, « Effraction », texte pour l’exposition ma bétonneuse, ton avion, son car, art3, Valence, 11 décembre 2000-7 janvier 2001.