Né en 1965 à Vanuatu (Nouvelles-Hébrides)
Vit et travaille à Marseille
Né en 1965 au Vanuatu, Gilles Barbier arrive en France alors qu’il a vingt ans et étudie aux Beaux-Arts de Marseille où il vit et travaille depuis. On le découvre dans les années 1990 alors qu’il peint minutieusement des pages de dictionnaire dans une entreprise démesurée. Un peu plus tard, on le retrouve créant des sculptures-clones à son image dans diverses situations, comiques ou absurdes. Peu à peu, il développe une réflexion sur nos codes de représentation et sur le langage au travers d’une œuvre fourmillante, inclassable, parfois iconoclaste : dessins pseudo-scientifiques dans lesquels il compare le réel à du gruyère, schémas citant la science-fiction, objets et maquettes empruntant les codes de la science, planches de bande dessinée, le tout systématiquement accompagné de textes.
« L'œuvre n'est pas séparable de cette parole profuse, riche, interminable qui envahit les dessins, les sculptures, les objets eux-mêmes, mais qui se déploie aussi hors de ceux-ci, dans les entretiens, etc. Parole intimidante, parfois absconse, qui procède par raccourcis vertigineux et recourt à un vocabulaire issu du langage pseudo-scientifique » décrit Catherine Francblin1.
Rapidement, Gilles Barbier a l’occasion de présenter son travail à la Biennale d’art contemporain de Lyon, en 1997. Quelques années plus tard, en 2001, il expose au Musée d’art contemporain de Marseille, puis au Carré d’art de Nîmes en 2006. Plus récemment, il fait l’objet d’une exposition Echo System au MMCA (Musée national d’art moderne et contemporain) de Séoul, en 2016.
Il est aussi particulièrement actif dans le cadre de diverses expositions collectives, qui lui permettent de présenter ses œuvres par deux fois au Centre Pompidou (en 2000 et 2011), au Jeu de Paume (en 2005) et aussi au CPAC, musée d’art contemporain de Bordeaux (en 2005). Il a également l’opportunité d’exposer quelques œuvres pour la Biennale de Sydney en 2002 et pour celle de Montréal en 2011, la 7e édition La tentation du hasard. Ces dernières années, son travail semble particulièrement apprécié en Asie. Ainsi, Gilles Barbier expose ses travaux au Musée d’Art Mori de Tokyo (en 2009), à la Biennale de Busan en Corée du Sud (en 2014), à la Biennale de Taïpei à Taiwan la même année, et à la Biennale de Wuzhen en Chine (en 2019).
En 2021, la HAB Galerie, au Hangar 21 à Nantes (plus connu sous le nom de Hangar à bananes) présente l’exposition Travailler le dimanche de Gilles Barbier, qui réunit des œuvres de l’univers de l’artiste depuis 30 ans et donne lieu à l’édition d’un catalogue.
Barbier entreprend à partir de 1998 la construction de la méga-maquette, une installation extrêmement complexe et jamais achevée qui reprend toutes ses œuvres en miniatures, à la manière de la « boîte en valise » de Marcel Duchamp. L’artiste définit lui-même la méga-maquette comme un organisme vivant avec ses fonctions et ses organes. En permanence, Gilles Barbier explore, recopie, agrandit ou miniaturise, avance par fragments, se faufile dans tous les domaines, qu’ils soient légitimés ou non, le plus souvent avec humour, voire « idiotie » volontaire (cf. Jean-Yves Jouannais2). Gilles Barbier définit son travail comme autant de fictions qui aident à donner du sens au réel. Une œuvre complexe, qui ne présente jamais de certitude mais qui s’appuie plutôt sur les doutes et les hypothèses quant à la Connaissance.
1 http://www.fondation-entreprise-ricard.com/conferences/entretiens/art/gilles-barbier/
2 Jean-Yves Jouannais, L’idiotie – art, vie, politique – méthode. Paris : Beaux-Arts Magazine, 2003.