Gilles Barbier
De "chauffe-bain" à "cinémitrailleuse" et son errata
1994
Deux dessins encadrés : encre, gouache, papier type Canson
220 x 220 x 8,5 cm
À partir de 1992, Gilles Barbier décide de recopier scrupuleusement les pages du livre le plus épais de sa bibliothèque, en l’occurrence le dictionnaire Le Petit Larousse illustré de 1966, sur des feuilles de plus de deux mètres. C’est en méditant sur l’idée de « faire un travail qui n’en est pas un » (un travail pour le dimanche, en opposition à la semaine) qu’il en vient à entreprendre cette vaste aventure : il commence dans l’ordre, sans jamais rien omettre des mots, des définitions, des illustrations, pages roses comprises. Il consigne les erreurs qu’il commet sur un errata, ou recommence s’il juge qu’il y en a trop. Jouant avec l’absurde et l’inutile, il continue ce travail méticuleux dont on peut voir ici un fragment, De « chauffe-bain » à « cinémitrailleuse » et son errata, réalisé en 1994 soit deux années après le début de l’entreprise. Peut-être Barbier est-il
« aspirant à la haute lignée des scribes décérébrés et dépourvus d'ego Bouvard, Pécuchet, Bartleby. », c’est en tout cas ce que propose Jean-Yves Jouannais dans une analyse de ce travail1.
1 http://www.fondation-entreprise-ricard.com/conferences/entretiens/art/gilles-barbier/