Né en 1928 à New York (État de new york, États-Unis)
Décédé en 2022 à paris (france)
William Klein est à la fois photographe, peintre, graphiste et cinéaste. Cet américain s’installe à Paris en 1948 et fréquente l’atelier de Fernand Léger, « un type impressionnant : une allure et un langage de boxeur1 » dit-il. Klein réalise dans ces années 1950 une peinture géométrique radicale, ainsi que des expérimentations photographiques abstraites, dans la lignée de László Moholy-Nagy ou du Bauhaus. Il en tire de grands panneaux muraux qui illustrent déjà le dilemme qui le partage entre peinture et photographie. En 1958, il est remarqué pour son film Broadway by Light, une perle de pop culture.
Si, par la suite, William Klein réalise principalement des photographies, il garde une obsession pour la peinture (« J’ai toujours essayé de faire du Masaccio au 125e de seconde2 ») à laquelle il apporte constamment un soin particulier : expositions, publications dans des livres dont il réalise lui-même le design. À la fin des années 1950, il s’attache aussi à des prises de vue figuratives et réalise des séries publiées par les revues Domus ou Vogue : séries radicales, passionnées, comme son premier reportage noir et chaotique sur New York (1956). Il se perfectionne, expérimentant toujours avec une vitalité singulière de nouvelles techniques, malgré un matériel rudimentaire. Les séries et les livres se succèdent : Rome (1958), Tokyo (1964), Close-Up (1989), Torino’90 (1990), Mode in & out (1994), Paris + Klein (2002), etc. Il réalise en outre un grand nombre de films documentaires et quelques films de fiction dont Qui êtes-vous, Polly Maggoo ?, satire du monde de la mode, qui reçut le prix Jean Vigo en 1967. William Klein, photographe reconnu et fréquemment récompensé, réalise tout avec passion et engagement ; il a lui-même orchestré sa rétrospective au Centre Pompidou en 2005, couvrant les murs d’agrandissements photographiques et de peintures sur planches-contacts. Klein ignore les règles et les tabous de la discipline, il travaille avec des contrastes durs, des accidents, des cadrages surprenants. Auteur de véritables icônes, il impose un style unique qui, dans ses livres, ses expositions et au cinéma, influence plusieurs générations après lui.
1 Cité par Alain Sayag, William Klein. Paris : Éd. du Centre Pompidou, Éd. Marval, 2005.
2 Denis Roche, entretien avec William Klein, Les Cahiers de la photographie, n° 6, 1982.