Né en 1941 à Prestatyn (Pays de Galles, Royaume-Uni) – décédé en 2009 à Ibiza (Baléares, Espagne)
Barry Flanagan a étudié l’architecture puis les arts plastiques au Birmingham College of Arts and Crafts, et à la St Martin’s School of Arts de Londres, où il devient l’élève, pour quelques mois, du sculpteur britannique Anthony Caro (1960). Après un exil volontaire au Canada, il retourne dans la prestigieuse école d’art d’où il sort diplômé en 1966. La participation de Barry Flanagan à l’exposition historique Quand les attitudes deviennent forme (1969) est déterminante pour sa carrière. Le premier Leaping Hare (« lièvre bondissant ») est fondu le 7 novembre 1979. Il représente la Grande-Bretagne à la Biennale de Venise (1982) et participe à l’exposition Un siècle de sculpture anglaise au Musée du Jeu de Paume à Paris (1996). Lauréat de la Royal Academy of Arts en 1995, il a ses sculptures dans la plupart des grands musées du monde.
Proche de la philosophie « pataphysique » – définie par Alfred Jarry (créateur du Père Ubu) comme « la science des solutions imaginaires » – et imprégnée de poésie absurde, la production protéiforme de Flanagan s’est peu à peu affirmée comme une recherche sur l’expressivité de la forme et du mouvement. Artiste pluridisciplinaire, Flanagan développe dans les années 1970 sa pratique de la gravure, réalise un film (A Hole in the Sea), suit des cours de danse auprès de Carolyn Carlson, sculpte le marbre et produit des céramiques.
Rendu célèbre par ses représentations de lièvres – des sculptures en bronze envahissant aussi bien l’espace muséal que l’espace public – son travail a connu différentes évolutions : des compositions d’objets ready-made à un rapport spécifique aux matériaux sur lesquels il intervient désormais.
La pierre, dans son agencement totémique, devient ainsi le support d’une quête d’équilibre tandis que ses modelages de bronze, et leur élancement caractéristique, vont servir essentiellement à exprimer la légèreté de ses représentations animales.
Dès le début, le choix des figurations d’éléphants, de chevaux et, surtout, de lièvres, permet à Flanagan de révéler certaines analogies avec le comportement humain.
Ce corpus animalier permet aussi à l’artiste de se livrer à une parodie de la statuaire héroïque héritée de l’art classique, introduisant ainsi une dimension subversive dans l’histoire de la sculpture britannique. Il annonçait en conséquence : « Si on rit en voyant mes œuvres, je m’estime flatté et même comblé ».